Grand producteur de pneu, Michelin innove en produisant 40% de ses pneus à partir de déchets plastiques recyclés d’ici 2023 et 100% d’ici 2050.
Sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique produits chaque année dans le monde, 6,3 milliards deviennent des déchets. Seuls 9 % de ces déchets ont été recyclés. L’immense majorité, soit 79 %, est en train de s’amonceler sur les sites d’enfouissement des déchets ou se répand dans la nature sous forme de détritus selon l’ONU.
C’est dans ce contexte que Michelin, leader mondial du pneu, propose de produire des pneus à partir de déchets plastiques recyclés. En effet, le fabricant entend utiliser 40% de bouteilles de plastique recyclées pour ses pneus d’ici 2030, et atteindre 100% en2050, un projet ambitieux.
Pour parvenir à ses fins, Michelin s’est associé à Carbios, une société française de biochimie. Le processus vise à transformer les déchets de plastique en fibre, afin de pouvoir les intégrer à ses pneus. Cette technologie de transformation en fibre plastique est déjà utilisée dans la fabrication de dizaines de produits tels les textiles notamment.
Le recyclage enzymatique
Carbios utilise un procédé de recyclage enzymatique qui permet de fabriquer des bouteilles en polyéthylène téréphtalate, ce qu’on appelle plus communément le PET.
Les enzymes sont des protéines qui accélèrent les réactions chimiques de dégradation d’un matériau. L’enzyme déconstruit les matériaux qui composent le PET.
Michelin a l’intention d’utiliser la même technologie dans la composition de ses pneus. Le procédé Carbios a été spécialement adaptée pour les besoins du géant français du pneumatique.
Notons que Michelin est la première entreprise à avoir produit et testé des fibres techniques destinées à être utilisées dans les pneumatiques.
Cette haute technologie a démontré sa capacité à offrir des performances identiques à celles de l’industrie pétrolière.
C’est une initiative très positive, toute fois le volume des plastiques et de pneumatique usagé non recyclés est aujourd’hui considérable et impose de trouver des solutions de valorisation multiple. Les technologies permettant la valorisation de ces produits en matière secondaire et en carburant existe, il est temps de les développer massivement