Le dernier rapport annuel de REN21 sur l’état des énergies renouvelables dans le monde indique une forte hausse de l’utilisation des renouvelables dans les secteurs des transports, de l’industrie, du bâtiment et de l’agriculture. Mais il pointe également les dangers des subventions accrues aux combustibles fossiles, en réponse à la crise énergétique, qui pourrait fragiliser cet équilibre.
Un constat encourageant, et un signal d’alarme à tirer : publié le 30 mars 2023, L’état des énergies renouvelables dans le monde – Collection 2023, le dernier rapport de REN21, le réseau mondial des énergies renouvelables, dresse un panorama contrasté.
Crise énergétique et renouvelables : « un défi qui se transforme en opportunité »
Il pointe d’abord une forte hausse du recours aux renouvelables dans le monde en 2022, en réponse notamment à la hausse des prix des combustibles fossiles, dans les secteurs des transports, de l’industrie, du bâtiment et de l’agriculture.
Plusieurs plans d’action de grande ampleur ont été adoptés pour répondre à cette crise énergétique par un soutien accru aux renouvelables, comme l’Inflation Reduction Act des États-Unis, le plan REPowerEU de l’Union européenne ou le plan hydrogène vert de l’Inde.
« Il s’agit d’un cas typique, un défi se transforme en opportunité. C’est ce que nous disons depuis des décennies ; il est donc regrettable qu’il ait fallu une crise pour que le monde se tourne enfin vers les énergies renouvelables pour approvisionner les industries, les bâtiments, les transports et l’agriculture – une crise qui, dans de nombreux endroits, a plongé des familles dans la pauvreté, a forcé des usines à réduire leur production et a ralenti la croissance économique », synthétise Rana Adib, directrice exécutive de REN21.
« Les subventions aux fossiles ne permettent pas aux renouvelables de rivaliser sur un pied d’égalité »
Mais si les renouvelables sont devenus, hors subvention, plus rentables que les fossiles dans l’écrasante majorité des cas, un point risque de freiner, pour REN21, leur développement : les subventions accordées par les gouvernements aux énergies fossiles, en réponse à cette crise énergétiques. Une façon de marquer contre son camp pour l’organisation.
« En continuant à subventionner les combustibles fossiles, les décideurs politiques montrent qu’ils n’ont pas l’intention de s’attaquer sérieusement aux multiples crises économiques, sanitaires et autres. Ils font preuve d’un manque de pragmatisme par rapport à la réduction des coûts de l’énergie élevés et des conséquences qui en découlent sur tout ce que nous consommons », tacle Arthouros Zervos, président de REN21.
« Les subventions accordées aux combustibles fossiles ne permettent pas aux énergies renouvelables de rivaliser sur un pied d’égalité, et elles concentrent malheureusement les profits et les avantages entre les mains de quelques privilégiés, au lieu de favoriser une plus grande équité pour tous », conclut le président de REN21.