Alors que la loi exige depuis le 1er janvier 2023 de passer complètement à la vaisselle réutilisable pour les restaurants de plus de vingt couverts, certaines petits enseignes indépendantes continuent de servir les repas sur place dans leur vaisselle jetable.
Adoptée en 2020, une mesure de la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) impose, depuis le 1er janvier, aux restaurants de plus de vingt couverts de servir les repas pris sur place dans des contenants réutilisables. Mais tous les fast-foods ne sont pas prêts à changer leurs habitudes…
Plus facile de se plier pour les grandes enseignes
Si les grandes enseignes comme Burger King ou Mc Donald’s ont pris le pli au 1er janvier, les plus petites structures retardent quant à elles, à s’organiser pour se plier aux nouvelles règles.
Le gérant d’un Mc Donald’s avait certifié que « 90 % des 1 530 restaurants français » seraient « dans les clous au 1er janvier ».
Chez Mc Donald’s, l’emballage est désormais en plastique, « du tritan, un dérivé du plastique qui a pour atout d’être très solide et de supporter les lavages répétés », avait préciser le gérant du groupe.
Plus contraignant pour les petites enseignes
Si cette mesure vaut pour tous les restaurants, de la cantine scolaire à la brasserie, « le défi existe surtout pour les fast-foods dont le passage à la vaisselle réutilisable remet en question leur modèle économique », expliquait diane Beaumenay-Joannet, chargée de lobby à Surfrider Foundation Europe.
Pour certains gérants il faut finir d’épuiser les stocks de vaisselle jetable, pour d’autres c’est un gros investissement financier entre l’achat de la vaisselle lavable et réutilisable, le lave-vaisselle et le séchoir.
Parce qu’au delà de la problématique économique, il y a aussi la question de la réorganisation au sein des cuisines…
Le secteur de la restauration rapide est un très gros générateur de déchets : « environ 6 milliards de repas par an, dans environ 30 000 points de vente sur tout le territoire, ce qui génère 180 000 tonnes de déchets annuels, dont 55 % pour la consommation sur place », précisaient des ONG dans une tribune du JDD, le 4 décembre 2022.
Le gouvernement s’est dit « prêt à accompagner les indépendants qui rencontreraient des difficultés d’ordre financier, changer leur vaisselle », mais il reste bien conscient que « changer ces habitudes risque de prendre un certain temps ».
En attendant, des contrôles pourraient être opérés rapidement, avec une indulgence particulière pour les petites structures.