Le 5 janvier dernier, la revue Science a publié un rapport selon lequel la moitié des glaciers du monde devrait avoir disparu d’ici à 2100.
Scénario optimiste et catastrophique
Dans ce scénario, le plus optimiste d’une hausse globale des températures à + 1,5°C, les chercheurs estiment que 49 % des quelques 215 000 glaciers de la planète auront disparu à l’horizon 2100.
Le pire scénario, avec + 4°C, prévoit carrément une disparition de 83 % d’entre eux.
Sachant qu’actuellement, le calcul table sur un réchauffement d’environ 2,7°C, entre ces deux prévisions.
« Même dans le scénario le plus optimiste, les pertes de glace sont finalement plus fortes que ce qu’on attendait. L’équipe a surtout été étonnée des résultats en termes de nombre de glaciers disparus. Pour les petits glaciers inférieurs à 1 km², les chiffres sont vertigineux », confie Étienne Berthier, glaciologue au Laboratoire d’étude en géophysique et océanographe spatiales (Legos) de Toulouse, dont l’équipe scientifique à participé à l’élaboration de l’étude.
« Ce dernier a fourni à l’équipe américaine ses observations satellitaires affinées, sur l’accélération de la perte de masse des glaciers entre 2000 et 2020 » qui « globalement passe de 14 % à 23 % », selon nos confrères chez 20 Minutes.
D’autre part, deux nouveaux phénomènes sont à prendre en compte : la formation des icebergs sur les fronts de fracturation des glaciers qui terminent leur course dans la mer ou un lac (appelé le vêlage) et l’effet des débris sombres (roches ou poussières) qui couvrent les glaciers quand ceux-ci reculent, comme ça avait été le cas dans la Mer de Glace du massif du Mont Blanc.
« Ils peuvent avoir deux effets contradictoires. Soit la couche de poussière est très fine, elle assombrit le glacier, il capte mieux l’énergie solaire et il va fondre plus vite, c’est l’effet albédo. Soit, quand cette couche devient plus épaisse et dépasse quelques centimètres, elle devient isolante et empêche la fonte de la glace située en dessous », explique le chercheur scientifique toulousain.
Encore un mince filet d’espoir
Malgré cela, les experts gardent leur optimisme : « Il est trop tard pour les petits glaciers mais pas trop tard pour éviter que cette perte se propage à toutes les régions glaciaires ». Selon Étienne Barthier, maintenir une hausse de températures entre 1,5 et 2°C permettrait de « préserver les plus grands glaciers des hautes altitudes, et cela passe par la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre ».
D’après lui pourtant, « l’affaire est pliée » pour les Pyrénées…