La distance psychologique ressentie par les individus peut se traduire par la difficulté à adopter un comportement du fait de la non représentation de ses conséquences induite par un éloignement physique social ou temporel.
Or, pour adopter un nouveau comportement et d’autant plus quand on parle d’environnement, il parait nécessaire d’en saisir les impacts des décisions que l’on va prendre.
C’est ce qui empêche parfois les populations à faire pression pour l’instauration de politiques publiques plus strictes en matière d’environnement.
Et si, pour obtenir une meilleure représentation des impacts, la réalité augmentée pouvait jouer un rôle ?
Une étude actuellement menée conjointement par les équipes du centre de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) de l’université de Bordeaux, le laboratoire d’économie expérimentale du Groupe ESC Dijon Bourgogne (LESSAC) et le Centre international de recherche sur l’environnement et le développement de Paris a donné naissance au projet Be-Aware.
Ils ont décidé de travailler sur les ordures ménagères, un problème environnemental connu de tous et présent au sein tous les ménages, mais qui est bien géré en France, avec des services de collecte et de traitement performants. Or, c’est justement le fait que cela soit si fluide sur notre territoire qui fait que nous ne nous représentons pas le volume de déchets que nous créons chaque année individuellement.
Ainsi, selon les chiffres d’Eurostat pour 2019, chaque français produit en moyenne 546 kilos de déchets ménagers par an. Mais qui a conscience de ce que cela représente réellement ? C’est justement parce qu’il est difficile de l’imaginer que les individus on du mal à réduire leur production de déchets annuelle.
C’est ce que permet la réalité augmentée. De sensibiliser à des gestes environnementaux. Une fois les 546 kilos de déchets représentés dans son intérieur, nous pouvons mieux mesurer la quantité que cela représente.
Be-aware permet de coupler images et données statistiques afin de donner une donnée factuelle et chiffrée à côté d’une image. Ses fondateurs sont convaincus de l’impact que cela aura sur les ménages et leurs comportements en les incitant à agir pour changer.