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Construction écologique : le bois, un allié de taille de la décarbonation

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Alors que le gouvernement appelle de ses vœux la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le secteur de la construction, fortement émetteur, doit suivre la cadence. Pour réduire l’impact environnemental des bâtiments, de plus en plus de professionnels s’orientent vers la construction écologique et l’utilisation du bois. Explications.

Le 3 et 6 octobre derniers les professionnels de la construction et du bâtiment se sont réunis lors du salon Batimat. L’occasion d’ouvrir le dialogue sur les différents défis du secteur. Et pour cause, le bâtiment représente 44% de la consommation d’énergie et près de 25% des émissions de CO2 en France. Décidé à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 75% d’ici 2050 (SNBC), le gouvernement tricolore a entrepris des mesures visant à diminuer la consommation et l’empreinte des secteurs les plus énergivores. Pour le bâtiment, trois objectifs ont été définis : baisser les consommations d’énergie, réduire les coûts liés à la facture d’énergie et réduire l’empreinte carbone. 

Les matériaux utilisés pour la construction font partie des leviers actionnables pour réduire l’empreinte carbone et la consommation énergétique des bâtiments. Les matériaux biosourcés, issus de matière organique, ont ainsi été identifiés par le ministère de l’Écologie comme une filière verte et d’avenir. Dotés d’une longue durée de vie et d’une grande capacité à stocker le carbone, le bois fait partie de ces matériaux. Autant d’atouts stratégiques pour le secteur du bâtiment qui plébiscite de plus en plus le matériau, faisant du bois une « filière de construction de l’avenir » selon  Frédéric Carteret, président de l’Union des industriels et constructeurs bois et biosourcés (UICB).

Le bois : un puits de carbone

Le mécanisme naturel de la photosynthèse permet au bois de séquestrer du dioxyde de carbone (CO2) dans la biomasse et les sols. Même après la récolte et la transformation, une grande partie du carbone reste stockée dans les produits bois. De quoi répondre aux préoccupations du secteur de la construction : «  Quand vous coulez un m3 de béton, vous émettez près de 500 kilos de CO2 par m3. A l’inverse, si vous mettez du bois, vous stockez 500 kilos de CO2 par m3. (…) [En remplaçant] du béton par du bois, vous allez éviter une tonne de CO2 », explique Julien Pemezec, président du directoire de Woodeum, spécialisé dans l’immobilier bois. 

En plus de stocker le carbone naturellement, la composition du bois lui permet de résister aux dysfonctionnements externes et environnementaux pendant de nombreuses années, tout en assurant des capacités d’isolation conséquentes grâce à sa structure en « nid d’abeilles ». Un avantage considérable pour les constructeurs qui peuvent ainsi maximiser les performances thermiques des bâtiments.

Un atout pour l’économie locale

L’accélération de la demande en bois de construction donne lieu à des relations renforcées entre les forestiers et les constructeurs. L’augmentation de plus de 20% du couvert forestier depuis 1985 qui atteignait 17 millions d’hectares en 2020, soit 31% du territoire métropolitain, permet de répondre à l’augmentation de la demande en bois tout en préservant la dynamique de croissance des forêts et le captage carbone. « Aujourd’hui, plus de 60 % du bois utilisé dans la construction en France est issu d’une production française » rappelle Frédéric Carteret. 

Le bois de construction français séduit aussi les géants de la construction, comme Bouygues Construction qui s’est engagé à utiliser 30 % de bois français dans le cadre de ses projets dès 2021 et 50 % en 2025 à la suite d’un accord conclu avec la Fédération nationale du bois (FNB) et le label Bois de France. Un contexte porteur pour le bois qui pourrait atteindre 8% du marché des matériaux de construction dès 2023, contre 2 % en 2015 (étude Xerfi). De quoi soutenir l’économie locale, comme l’affirme la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR) qui accompagne les collectivités dans l’intégration du bois local à leurs projets de construction. « Notre réseau a accompagné plus de 250 collectivités qui ont un projet de construction publique en bois local », se félicite Dominique Jarlier, président de la FNCOFOR. Ce sont autant de collectivités ayant eu l’occasion de dynamiser leur économie locale en valorisant la ressource bois et les entreprises de proximité.

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