« Inondations, sécheresses, canicules, feux et tempêtes extrêmes ne font que s’aggraver et battent des records avec une fréquence inquiétante », s’est alarmé Antonio Guterres ce mardi 13 septembre 2022 dans un message-vidéo, en réponse à un rapport publié ce même jour indiquant que « le monde va dans la mauvaise direction ».
Sortir des énergies fossiles
« Canicules en Europe. Inondations colossales au Pakistan. Sécheresses graves et prolongées en Chine, dans la corne de l’Afrique et aux États-Unis. Il n’y a rien de naturel dans l’échelle nouvelle de ces désastres », a-t-il déploré, avant d’estimer qu’ « Ils représentent le prix de l’addiction de l’humanité aux énergies fossiles ».
Le secrétaire général de l’ONU a ensuite appelé à une sortie du charbon et au développement des énergies renouvelables.
Tenus à quelques semaines de la COP27 prévue en Égypte en novembre 2022, ces propos accompagnent le rapport compilé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) de l’ONU sur l’état de la science climatique. Un rapport alarmant qui montre que le monde « va dans la mauvaise direction » face au changement climatique et à ses conséquences catastrophiques.
Le rapport indique que les pic d’émissions de gaz liées aux énergies fossiles n’ont pas cessé d’augmenter et qu’ils se trouvent désormais au dessus des niveaux pré-pandémie de Covid-19.
Les mauvais élèves
Selon les auteurs du rapport, « les émissions mondiales de CO2 en janvier-mai de cette année sont 1,2 % supérieures à la même période de 2019. Elles sont tirées par les États-Unis, l’Inde et la plupart des pays européens ».
D’après eux, « il existe une probabilité de 93 % pour qu’au moins l’une des cinq prochaines années soit plus chaude que l’année la plus chaude jamais enregistrée, 2016 ».
« Tous les pays doivent augmenter leurs ambitions climatiques nationales chaque année, jusqu’à ce que nous soyons sur les rails », explique Antonio Guterres, qui appelle « le G20, qui est responsable de 80 % des émissions mondiales à montrer le chemin ».
Le secrétaire général de l’ONU a qualifié de « scandale » le fait que les pays dits développés n’aient pas pris suffisamment au sérieux les questions d’adaptation au réchauffement climatique, et manquant d’engagement à aider les pays les plus pauvres particulièrement touchés par ces changements.
Antonio Guterres, en a profité pour leur demander de respecter « pleinement » leur engagement pris lors de la COP26 à Glasgow de verser 40 milliards de dollars annuels.
« Le financement de l’adaptation doit augmenter jusqu’à au moins 300 milliards de dollars annuels d’ici 2030 » a-t-il conclu.