Le plan de l’UE visant à étiqueter les investissements dans les centrales à gaz et nucléaires comme respectueux du climat fait face à un vote final le 6 juillet lorsque les législateurs européens décideront d’accepter ou de rejeter les propositions qui ont divisé les gouvernements et les investisseurs.
Le vote est le dernier obstacle dans la décision longtemps retardée de l’Union européenne sur l’opportunité d’ajouter les deux sources d’énergie à sa « taxonomie », un règlement déterminant quels investissements peuvent être commercialisés en Europe comme étant durables.
Conçues pour guider les capitaux privés vers des projets véritablement verts, les règles visent à établir une norme européenne pour l’investissement durable et à éradiquer le greenwashing parmi la myriade de produits dits écologiques sur le marché.
Mais le débat sur les investissements qui peuvent être commercialisés comme verts s’est transformé en une impasse politique plus large sur les carburants dans lesquels l’Europe devrait investir pour lutter contre le changement climatique et remplacer le gaz russe.
Les législateurs européens débattront des règles sur le gaz et le nucléaire le 5 juillet et voteront le lendemain dans ce que les responsables s’attendent à être un scrutin serré. Une majorité des 705 députés du Parlement européen devrait voter contre la proposition pour la bloquer.
Le député vert Bas Eickhout a déclaré que la proposition de l’UE créerait des incitations artificielles à investir dans l’énergie nucléaire et le gaz, un combustible fossile, au détriment de l’énergie renouvelable nécessaire pour réduire rapidement les émissions de CO2 responsables du réchauffement de la planète.
Un label vert strict
De son côté, le député du Parti populaire européen, Christian Ehler, a déclaré que l’impact de la taxonomie sur les investissements futurs n’était pas encore clair, mais il a déclaré que ses limites strictes sur les émissions de CO2 et d’autres critères garantiraient que les investissements dans les centrales à gaz seraient conformes aux objectifs climatiques.
Un rejet serait un coup dur pour la Commission européenne, qui a passé plus d’un an à redéfinir les règles, face à un lobbying intense de la part des gouvernements et des industries gazière et nucléaire.
Selon Bruxelles, les centrales à gaz et nucléaires doivent remplir des conditions strictes pour obtenir un label vert.
Les critiques, y compris les conseillers de la Commission, ont déclaré que les usines à gaz devraient respecter des limites d’émissions beaucoup plus strictes que celles de la proposition de la Commission pour s’aligner sur les fortes réductions nécessaires pour éviter un changement climatique sévère.
La Commission avait inclus une limite d’émissions inférieure dans une première proposition en 2020, mais l’a modifiée après le contrecoup de certains des 27 États membres du bloc.
Le chef de la politique climatique de l’UE, Frans Timmermans, a déclaré le 4 juillet qu’il aurait décidé différemment de la taxonomie si c’était son seul choix, mais que les règles reflétaient les réalités politiques au sein du bloc.