La vague de chaleur exceptionnellement précoce en France pourrait peser beaucoup sur les cultures de blé après un printemps déjà très sec, bien qu’une baisse attendue des températures dans les jours à venir et les averses du début du mois devraient éviter d’importantes pertes de récoltes, ont déclaré des analystes et des producteurs.
Toute baisse des rendements pourrait inquiéter un marché cherchant à compenser les perturbations d’approvisionnement liées à la guerre ukrainienne.
La plupart des analystes anticipent une baisse de la production de blé dans l’Union européenne cette année après des récoltes record de 2021 en Roumanie et en Bulgarie et après un printemps sec, y compris chez le premier producteur européen qu’est la France.
Les températures en France ont atteint 40 degrés localement le jeudi, et près de 43°C samedi dans le Sud-ouest du pays, se rapprochant des niveaux observés en Espagne la semaine dernière.
« C’est un risque supplémentaire étant donné que nous sortons d’un printemps sec« , a déclaré Aurélien Blary, analyste des cultures chez Stratégie Grains. « Nous nous attendons à une nouvelle perte de potentiel de rendement. »
Les analystes ont projeté la récolte française de blé tendre, hors blé dur, à 33-34 millions de tonnes, contre 35,5 millions l’an dernier, car ils tiennent compte d’un potentiel de semis moindre et d’un potentiel de rendement mixte.
Cette vague de chaleur a été considérée comme la plus grande menace dans le centre de la France où les cultures sont dans leur phase finale de remplissage des grains.
« La situation est extrêmement variée. Avec les récents orages violents qui ont marqué certaines régions, vous avez eu des villages trempés et ceux d’à côté », a déclaré François Jacques, secrétaire général adjoint de l’AGPB.