« Acheter des contrefaçons, c’est consommer non responsable des produits fabriqués en général à des milliers de kilomètres avec un bilan carbone absolument dramatique », a déclaré Christian Peugeot, le président de l’association Unifab, qui fête cette année ses 150 ans.
« Il faut donc faire prendre conscience aux jeunes générations des pratiques inacceptables des contrefacteurs et de leur manque de civisme », a-t-il encore confié.
Selon lui, « les derniers chiffres des douanes françaises, publiées en février, font apparaître une explosion du phénomène avec 9,1 millions d’articles contrefaits saisis en 2021, en augmentation de 40 % par rapport à 2019, avant la pandémie de Covid-19 ».
Si environ un tiers des saisies ont été effectuées sur des colis transportés par fret express et postal, Christian Peugeot a estimé que la vente en ligne « est une réelle avancée économique et sociétale en général, mais constitue également une aubaine pour les contrefacteurs ».
L’Unifab a réalisé une étude auprès de 25 entreprises, tous secteurs d’activités confondus (maroquinerie, pharmacie, prêt-à-porter, équipements automobiles, alcool, jeux et jouets, équipements éléctroniques…). Plus de 32 millions de fausses annonces ont été retirées en un an par ces mêmes entreprises de différentes plateformes de vente en ligne.
Selon les estimations, le marché de la contrefaçon ferait perdre chaque année environ 8 milliards d’euros à l’économie française et presque 40 000 emplois.
43 % des jeunes ont déjà consommé de la contrefaçon
« Aucun secteur n’échappe à la contrefaçon », a déclaré Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, dont le périmètre s’étend aux douanes, à l’origine de l’interception de 95 % des produits contrefaits en France. « Alors que 43 % des jeunes reconnaissent (selon un sondage Ifop) avoir déjà acheté au moins un produit contrefait, il faut mobiliser aussi les influenceurs dans la lutte contre la contrefaçon, certains d’entre eux étant eux-mêmes vecteurs de développement de ce fléau », déplore-t-il.
« L’un des meilleurs moyens de convaincre les jeunes générations, c’est de leur parler des sujets pour lesquels ils s’engagent, qui les préoccupent, à savoir le climat, l’environnement et la biodiversité », explique Gabriel Attal, qui assure aussi qu’ : « En croyant faire une bonne affaire, le consommateur participe indirectement et souvent sans le savoir à la destruction de la planète ».