Les députés verts et socialistes ont rejeté la proposition en raison des amendements des groupes conservateurs qui, selon eux, l’ont trop affaiblie, tandis que les groupes de droite l’ont jugée trop ambitieuse, en particulier à la lumière des pressions inflationnistes.
Le rejet du Parlement a entraîné le report des votes sur deux politiques climatiques connexes. Il s’agit du premier plan mondial de l’UE visant à imposer une taxe sur le CO2 aux importations de biens tels que l’acier et le ciment, et un fonds qui utiliserait les revenus des échanges d’émissions pour soutenir les citoyens à faible revenu.
Ce rare rejet pourrait retarder le délai d’achèvement de la loi – ce que l’UE s’empresse de faire cette année, afin qu’elle puisse s’appliquer en 2023.
La proposition visait à confirmer la position du parlement pour les négociations sur une nouvelle proposition de loi visant à réformer le système d’échange de quotas d’émission (ETS).
Principal outil politique de l’UE pour réduire les émissions, l’ETS oblige les centrales électriques et l’industrie à acheter des permis de CO2 lorsqu’elles polluent.
Parallèlement à d’autres nouvelles politiques climatiques, la mise à niveau de l’ETS mettrait l’UE, le troisième pollueur mondial, sur la bonne voie pour réduire les émissions nettes de réchauffement de la planète de 55 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990.
Une difficile équation
Pascal Canfin, président de la commission parlementaire de l’environnement, qui remaniera la proposition, a déclaré que les négociateurs tenteront de parvenir à un nouvel accord d’ici le 23 juin.
Peter Liese, le négociateur en chef du Parlement, a exhorté ses collègues à trouver un compromis qui gagnerait du soutien.
« Tous ceux qui ont voté contre aujourd’hui peuvent réfléchir à deux fois… s’il vous plaît, ne tuez pas l’ETS« , a-t-il déclaré.
Les législateurs voteront mercredi sur trois autres politiques climatiques, dont l’issue est également incertaine, car les inquiétudes concernant la flambée des coûts de l’énergie et l’inflation se heurtent aux engagements de l’Europe de lutter contre le réchauffement climatique.
Bruxelles vante les politiques comme un moyen d’échanger la dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes contre de l’énergie verte produite localement, réduisant éventuellement les prix de l’énergie et évitant la spirale des coûts qu’entraînerait le fait de ne pas lutter contre le réchauffement climatique.
Mais certains législateurs citent les pressions immédiates des coûts énergétiques, les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et la nécessité de donner aux industries plus de temps pour s’adapter comme raisons d’une approche plus lente.
Un vote important portera sur les plans visant à imposer une réduction de 100 % des émissions de CO2 des voitures neuves d’ici 2035 – interdisant ainsi les ventes de voitures neuves à moteur à combustion dans l’UE. Certains législateurs veulent la limiter à une réduction de 90 % de CO2.