Une étude de l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise des énergies) publiée mercredi 1er juin 2022, explique comment l’implantation d’éoliennes ne réduirait pas la valeur des biens immobiliers alentours, contrairement aux arguments anti-éoliens souvent avancés.
Et si les parcs éoliens n’avaient finalement pas d’impact sur le prix de l’immobilier ?
C’est en tout cas ce que confirme une récente étude de l’Ademe : le prix des transactions immobilières des maisons situées à plus de 5 km de ces infrastructures ne bougerait pas. A moins de 5 km, l’impact est réel mais estimé à 1,5 % par m², c’est à dire bien en dessous des 20-25 % souvent évoqués par les opposants aux éoliennes.
Le prix de l’immobilier ne bouge pas au dessus de 5 km alentours, selon l’Ademe
L’Ademe a repris les données statistiques de ventes de maisons individuelles entre 2015 et 2020 sur l’ensemble de l’ France métropolitaine (soit 1,5 million de transactions), et les a croisé avec les données de localisation et les dates d’implantation des parcs éoliens sur la même durée. Ensuite, elle a comparé les territoires avec des caractéristiques proches (niveau de vie, proximité avec un site touristique, etc.), selon la présence ou non de parcs éoliens.
« Cette méthode permet d’extraire le signal « proximité de l’éolien » de toutes les autres variables pouvant influer sur les prix de l’immobilier », explique l’Ademe.
« L’étude permet aussi de démontrer que, statistiquement, les biens situés à proximité des parcs restent des actifs liquides », indique Bénédicte Genthon, qui poursuit : « On ne voit pas de tendance monotone qui montrerait que les biens deviennent invendables lorsqu’un parc éolien s’installe ».
Des cas particuliers
L’Ademe a rappelé que les résultats du rapport étaient cohérents avec d’autres études similaires, nationales et internationales, recensées par l’agence. « Il reste possible que pour des cas très spécifiques (et très peu nombreux), l’implantation d’un parc éolien ait un impact significatif sur le prix et la facilité à vendre », indique l’agence, qui précise que l’impact est plus fort pour les biens d’exception (château, manoir, demeure, etc.).
En 2019, une étude avait été publiée par la Fédération environnementale durable, qui regroupe
1 300 associations et collectifs opposés à ces infrastructures énergétiques, et évaluait les pertes de valeurs au minimum 20 % sur l’ensemble des biens à proximité de parcs éoliens.
L’Ademe a complété son étude par une enquête de terrain dans vingt communes de quatre régions différentes, toutes situées à moins de 5 kilomètres d’éoliennes. « Sur les 124 riverains interrogés, seulement 3 % estimaient la présence de ces installations comme un facteur de dévalorisation de leur bien », indique l’étude.
En France, en 2021, 8 000 éoliennes terrestres étaient réparties dans 1 380 parcs implantés sur tout le territoire hexagonale et en Outre-Mer.