Dans le Calvados, la ville d’Epron expérimente l’éclairage public à la demande afin d’économiser de l’électricité.
Depuis le 15 mars 2022, et pour cinq mois, la ville d’Epron, dans le Calvados (14), teste une nouvelle application « J’allume ma rue ».
Allumer sa rue « à la demande »
Créée par un ingénieur normand, elle permet aux habitants, qui appuient sur une icône représentant une ampoule, de bénéficier de l’électricité dans la rue quand ils ont besoin d’être éclairés, et ce pendant un temps défini par la collectivité.
L’application permet en effet de connecter les utilisateurs à un boîtier électrique et aux lampadaires de la zone où ils se trouvent.
« Depuis le 15 mars 2022, le boulanger d’Epron a un nouveau rituel. Chaque matin il quitte son domicile à vélo en pleine nuit, il utilise désormais son smartphone pour activer la lumière », d’après France 3 Normandie.
« Pendant six minutes, il peut circuler sereinement, en étant vu par les voitures. Trois quartiers de la commune sont équipés de ce système, depuis que la municipalité a décidé de couper l’éclairage public de minuit à 5h30 ».
Une innovation énergétique séduisante quand des municipalités éteignent leurs lumières communes dans un soucis majeur environnemental.
La pollution lumineuse « est l’une des pollutions qui croît le plus rapidement à travers le monde, de 6 % par an en moyenne, et de 10 % dans les pays européens ».
Pour l’environnement…
Associée à l’utilisation des éclairages artificiels par l’être humain, la pollution lumineuse altère les cycles naturels de la lumière, modifie l’illumination de l’environnement et perturbe les organismes vivants et les écosystèmes impliqués.
Pour les années 2013/2014, « la pollution lumineuse impacte 22,5 % des terres émergées à travers le monde, 46,9 % de la surface des États-Unis, 88,4 % de l’Union européenne et 100 % de la surface du territoire français. »
Pour ces raisons, en 2010, le ministère en charge de l’environnement met en place le projet de décret relatif à la prévention et à la limitation des nuisances lumineuses, donnant suite à la loi Grenelle, dont le 1er paragraphe de l’article 41 dispose que : « les émissions de lumière artificielle de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes, entraînant un gaspillage énergétique ou empêchant l’observation du ciel nocturne feront l’objet de mesures de prévention, de suppression ou de limitation ».
…et les factures !
D’autres villes, comme Pont-de-l’Arche (Eure), Lisieux (Calvados) ou encore Longpont-sur-Orge (Essonne), expérimentent elles aussi ce procédé, par souci davantage financier, dans un contexte de hausse des prix de l’énergie sans précédent.
« Ce n’est pas moins de 10 à 15 000 euros de factures d’électricité en mois à l’année », explique à la télévision régionale, Véronique Toudic, adjointe en charge des affaires générales à Epron.