Le Shift, association et cercle de réflexion, « qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone » a proposé un plan de lutte contre les taux élevés de carbone dans le domaine des transports de tourisme. Viser le « voyage bas carbone » en est le premier objectif.
« Reconnue d’intérêt général », The Shift Project est un cercle de réflexion « qui consiste à éclairer et influencer le débat sur la transition énergétique ». Les différents groupes de travail, produisent des analyses sur les aspects clés de la transition et développent des propositions innovantes en fonction. A partir de leurs conclusions et de leurs rapports, ils mènent ensuite des campagnes auprès des décideurs politiques et économiques et organisent des évènements autours de la transition énergétique et dans le but d’atteindre l’objectif neutralité carbone.
« Voyager bas carbone »
Le 7 avril 2022, il publient le rapport « Voyager bas carbone », neuvième volet du Plan de transformation de l’économie française (PTEF), dans le but de proposer des solutions permettant aux Français de voyager sur des longues distances en polluant moins.
D’après leurs chiffres, les Français, quand ils voyagent, parcourent 42 % des distances en avion, 43 % en voiture et 10 % en train. Les longs voyages en avion, c’est à dire à plus de 900 kilomètres du domicile, ont par ailleurs explosé entre 2008 et 2019.
Pourtant, « afin de contribuer, comme tous les secteurs, à l’objectif de neutralité carbone en 2050, la mobilité à longue distance doit baisser ses émissions de gaz à effet de serre sur un rythme annuel de 5 % par an », expliquent les auteurs du rapport. D’après eux, « la mobilité longue distance doit s’électrifier, et le trafic aérien progressivement décroître ».
Limiter les longs courriers et privilégier les longues vacances
Pour réduire l’impact carbone, le projet propose « une limitation progressive des vols long-courriers en limitant les créneaux ou en alourdissant la fiscalité, tout en tenant compte des enjeux spécifiques aux départements et régions d’Outre-mer ».
The Shift Project propose alors des alternatives comme « rendre attractifs les voyages beaucoup plus lents, les séjours qui durent plus longtemps, et les destinations plus proches, intra-européens ».
Inquiets pour le tourisme, les auteurs du rapports mettent cependant en garde : « ne parier que sur les propositions technologiques (hydrogénéification de l’aérien, biocarburants, efficacité énergétique des flottes d’avion, électrification des voitures) augmente les risques de ne plus voyager dans les décennies à venir ».
Pour palier à ce problème, Béatrice Jarrige, consultante du projet et ancienne chef économiste de la SNCF, propose des offres touristiques plus lentes et décarbonées qui devraient, selon elle, « s’accompagner d’une flexibilisation de la prise de congés pour pouvoir prendre des vacances moins souvent mais plus longues ».
Le train et la voiture électrique comme alternatives à développer
En complément à ces mesures, le développement des transports ferroviaires est essentiel : trains régionaux, de nuit, à grande vitesse et aux longs cours, afin de proposer des offres plus variées, internationales et accessibles à tous, avec une réduction de la TVA.
Par ailleurs, la voiture « électrique, petite, légère, peu puissante et économe sera seulement complémentaire au voyage en train et souvent louée si l’on ne peut pas rouer à vélo ».