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Comment favoriser le Green IT en entreprise ?

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Ce n’est une nouveauté pour personne : si nous souhaitons diminuer notre empreinte environnementale, afin de limiter les effets du réchauffement climatique, les secteurs et les entreprises doivent mettre la main à la patte. De la construction à la mobilité, en passant par les technologies de l’information et de la communication (TIC).

Les TIC ont une importance croissante dans la plupart de nos usages quotidiens, et le digital, très gourmand en énergie, a un impact direct sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), auxquelles il contribue à hauteur de 3,5 % selon l’Agence de la transition écologique (Ademe) – les services numériques pourraient même voir leurs émissions carbonées doubler d’ici à 2025.

Dans l’entreprise, le recours au digital est devenu la norme et la crise sanitaire due au coronavirus n’a fait que confirmer une tendance qui ne cesse d’augmenter depuis des années : 41 % des entreprises françaises reconnaissent que les TIC contribuent à leur chiffre d’affaires ; ce chiffre atteint même 60 % dans les ETI (entreprises de taille intermédiaire), et il n’est pas interdit de penser que le ratio augmentera dans les prochaines années, alors que la transformation numérique est devenue une condition sine qua non du bon développement d’une activité.

Le Green IT un levier encore peu mobilisé

D’où l’importance d’adopter un raisonnement durable, au sein des entreprises, afin de limiter l’empreinte carbone des usages numériques. C’est ce que propose la réflexion autour des écotechniques, ou « Green IT » (« informatique durable ») : responsabiliser les entrepreneurs vis-à-vis des impacts environnementaux que font peser les TIC sur la société. Et, si possible, les faire agir en ce sens.

Mais un « numérique responsable » est-il envisageable et réalisable ? Oui, selon plusieurs organismes, en mettant en place des solutions au sein des entreprises afin qu’elles réduisent leur impact carbone. Grâce, par exemple, au Green IT 1.5, il est possible de concevoir, à partir des services de télécommunications et réseaux, un SIDD (système d’information développement durable), dont l’objectif est double : réduire l’empreinte des infrastructures de communication (réseaux, téléphonie, etc.), tout en les mettant au service d’une véritable politique environnementale interne (nouveaux outils numériques, télétravail, performances environnementales accrues, etc.).

Pourtant, à ce jour, moins d’un quart des entreprises françaises ont intégré le numérique durable dans leurs pratiques. Les mails assortis de pièces jointes, les newsletters, le stockage d’informations… Toutes ces pratiques, prises individuellement, ne pèsent pas bien lourd dans la balance. En revanche, elles ont un réel impact, au quotidien, dans le monde – envoyer 20 mails par jour correspondrait à 100 km parcourus en voiture !

Comment, dès lors, booster le recours au Green IT en entreprise ? Il faut, tout d’abord, pouvoir identifier correctement les leviers de l’informatique durable. Dans son manifeste, 22 idées pour 2022, Sage, l’un des leaders européens des solutions de gestion, estime que les décideurs ne sont tout simplement pas assez renseignés quant aux solutions informatiques existantes. Le Green IT aurait donc besoin d’une plus grande lisibilité pour que les meilleures solutions soient adoptées, car, plus qu’un moyen de faire fleurir son activité, la transformation numérique est une réelle opportunité, pour les entreprises, de réduire de façon durable leur impact environnemental.

Plus de lisibilité pour les entreprises

Reste maintenant, d’après Sage, à soutenir le déploiement de référentiels uniques et labellisés, comme la Charte et le Label du numérique responsable proposée par l’INR (Institut du numérique responsable) et chapeautée par le ministère de la Transition écologique et l’Ademe. Ainsi, des clauses sociales et environnementales pourraient être insérées dans les appels d’offres et autres contrats en lien avec les services numériques ; les collaborateurs, en interne, et les fournisseurs, en externe, devraient être sensibilisés et responsabilisés quant aux écogestes à adopter ; les entreprises pourraient également faire fonctionner les filières de valorisation, en récupérant les équipements inutilisés.

La lutte contre le réchauffement climatique implique un changement de pratiques au quotidien. Et, heureusement, en entreprise, celles-ci sont à la portée de tous – il s’agit par exemple de supprimer les mails traités, ou désinstaller les logiciels dont on n’a plus l’utilité. À ce titre, en parallèle des labels et autres chartes « verts », certaines entreprises proposent des solutions pour accompagner les entrepreneurs à développer un IT (technologie de l’information) plus responsable.

C’est le cas de l’application Greenmetrics, qui permet de mesurer, en l’analysant, l’impact environnemental de ses activités numériques, afin de minimiser l’empreinte carbone de telle ou telle structure. Nicholas Mouret, le patron de Greenmetrics, expliquait récemment au magazine Forbes : « Aujourd’hui, le Green IT et le numérique responsable sont des thématiques complexes de plus en plus présentes dans les stratégies d’entreprises. Elles ont pour objectif de réduire leur empreinte environnementale. » 

Et, pour y répondre, l’application propose des outils d’évaluation fiables et automatisés « afin de rendre accessible le pilotage d’impact environnemental », indique-t-il. Les entreprises, ainsi, peuvent mesurer, piloter et réduire les émissions de GES entraînées par leurs interfaces digitales, leur parc informatique et leurs activités numériques.

Une prise en compte de l’impact des réseaux sociaux

Mais il n’y a pas que les nouveaux acteurs de la tech qui réfléchissent aujourd’hui à une meilleure utilisation, plus durable, des usages digitaux en entreprise. Des entreprises bien implantées se mettent également à proposer des solutions, notamment pour diminuer l’impact environnemental de leurs activités sur les réseaux sociaux. Le numéro un européen de l’énergie, EDF, a par exemple lancé une DLD (date limite de diffusion), afin de réduire les émissions de CO2 en effectuant un tri dans ses publications digitales.

Le groupe tricolore, d’ailleurs, a souhaité montrer la voie, en supprimant plus de 15 000 contenus de ses comptes sociaux (tweets, posts Facebook ou LinkedIn, publications Instagram, vidéos YouTube, etc.). Tout en annonçant poursuivre cette démarche à l’avenir, une démarche que peuvent d’ores et déjà entreprendre toutes les sociétés pour soulager le Web… et l’atmosphère. 

Devant l’urgence climatique et dans un souci de cohérence avec les objectifs de la lutte contre le réchauffement climatique, les administrations publiques s’y sont mises également. En février dernier, le ministère de la Transition écologique a publié la dernière version de son guide des « bonnes manières » en matière d’usages numériques. Parmi celles-ci, il y a fort à parier que l’accent sera mis sur la suppression des emails, dont l’administration raffole, en externe… comme en interne.

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