Après des microplastiques trouvés dans l’estomac humain, une étude néerlandaise fat état pour la première fois, de microplastiques détectés dans le sang humain.
Les chercheurs et auteurs de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas) de l’étude publiée jeudi 26 mars 2022 dans la revue Environment International, ont « analysé des échantillons de sang de 22 donneurs anonymes, tous des volontaires en bonne santé, et ont découvert parmi ces échantillons que 17 contenaient des microplastiques », soit 77% des adultes étudiés.
Des plastiques au quotidien
Sur les cinq types de plastiques recherchés, plusieurs étaient parfois présents en même temps.
La moitié des échantillons contenaient des traces de type PET (polytéréphtalate d’éthylène), l’un des plastiques les plus utilisés dans le monde notamment pour la fabrication de bouteilles et de fibres polyester.
Plus d’un tiers renfermait du polystyrène, utilisé entre autres pour des emballages alimentaires.
Et un quart des échantillons contenaient des microplastiques issus du polyéthylène (utilisés notamment à la fabrication de sacs plastiques).
« Pour la première fois, nous avons été capables de détecter et de quantifier de tels microplastiques dans du sang humain », a déclaré Dick Vethaak, un écotoxicologue de l’Université d’Amsterdam. « C’est la preuve que nous avons des plastiques dans notre corps – et nous ne devrions pas », a-t-il encore précisé à l’AFP. Une découverte aussi importante qu’inquiétante.
Interrogations
« Où cela se retrouve-t-il dans notre corps ? Est-ce que cela peut être éliminé ? Évacue ? Ou est-ce retenu dans certains organes, peut-être en s’accumulant, voire est-ce que cela peut passer la barrière hémato-encéphalique ? »a-t-il interrogé. « Il est scientifiquement vraisemblable que des particules plastiques puissent être acheminées jusqu’à des organes via le système sanguin » écrivent les auteurs.
« Non seulement le plastique pollue notre monde, mais il pollue aussi notre corps », a réagi l’association environnementale Common Seas, qui a co-financé l’étude.
Les auteurs de l’étude quant à eux, ont insisté sur le fait que les échantillons de sang, la quantité et la variété de microplastiques divergeaient beaucoup. Selon eux, la respiration à travers un masque et le fait de boire de l’eau contenue dans des bouteilles en plastiques seraient des considérations à prendre en compte dans les résultats des analyses.
Dick Vethaak a annoncé désirer approfondir les recherches sur le sujet, dont l’intérêt ne fait que commencer.