Des centaines de négociateurs sont arrivés le 14 mars à Genève pour les derniers pourparlers de l’ONU sur le pacte ambitieux qui vise à stopper et à inverser la perte d’habitats des espèces menacées.
Ces pourparlers qui se tiendront pour la première fois en présentiel pour les négociateurs de quelque 164 pays en deux ans en raison des risques de COVID. Ils sont considérés comme la dernière chance de définir les détails du « cadre mondial de la biodiversité post-2020 » pour aider à protéger les espèces que l’on pense en voie d’extinction au rythme le plus rapide depuis 10 millions d’années.
Cependant, les discussions risquent d’être éclipsées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie alors que les délégués russes et ukrainiens se sont disputés lors de la séance d’ouverture et que plusieurs autres pays occidentaux ont condamné les actions de la Russie dans leurs discours d’ouverture.
« L’attaque de la Russie contre l’Ukraine est aussi une attaque contre l’environnement », a déclaré l’ambassadeur adjoint d’Ukraine, Oleksandre Kapustin, citant les dangers d’une fuite de rayonnement ainsi que les dommages causés aux parcs pour les espèces menacées lors de l’invasion.
La déléguée russe Marina Velikanova a rejeté ces affirmations comme « fausses et sans rapport » avec les travaux de la Convention sur la diversité biologique. Aucun des deux pays n’a envoyé de représentant de leur capitale en raison de la violence, envoyant à la place des diplomates déjà en Suisse.
La pandémie de COVID-19 a provoqué des perturbations majeures dans les négociations et le sommet final à Kunming, en Chine, où l’accord doit être ratifié, a été retardé à plusieurs reprises par rapport à la date initiale d’octobre 2020. Des responsables de l’ONU ont déclaré qu’il est probable qu’il soit reporté à nouveau au-delà d’avril 2022.
Au centre des pourparlers se trouve un appel des Nations Unies aux pays pour qu’ils protègent et conservent 30% de leur territoire d’ici 2030 – un objectif connu sous le nom de « 30 d’ici 30 ».
Les négociateurs visent également à augmenter le financement des aires protégées ainsi que les réformes des subventions agricoles qui sont considérées comme une cause majeure de perte de biodiversité.
La secrétaire exécutive de la Convention de la diversité biologique, Elizabeth Maruma Mrema, a reconnu dans sa déclaration que les négociateurs « travailleraient dans l’ombre d’une pandémie mondiale et d’un conflit militaire ». Cependant, elle les a appelés à démontrer par leurs actions la puissance de la coopération internationale et du multilatéralisme.