Jeudi 3 février 2022, l’avionneur ATR basé à Blagnac, a annoncé qu’il avait réalisé une série d’essais au sol et en vol avec son prototype ATR 72-600 et ce grâce à 100 % de biocarburant.
Un triple collaboration pour un carburant vert
Baptisé « sustainable aviation fuel » (SAF), ce biocarburant utilisé par ATR, en collaboration avec la compagnie Braathens regional Airlines (BRA) et la société Neste, a été produit avec des déchets et des résidus de matériaux bruts renouvelables, et notamment des huiles de cuisson usagées.
La société finlandaise de carburant Neste fournira du biocarburant afin d’effectuer un vol d’essai avec un turbopropulseur ATR de la compagnie BRA brûlant 100 % de SAF dans un moteur et 50 % de SAF dans l’autre au début de l’année 2023. Une initiative lancée par le transporteur dans le but de réduire de moitié l’utilisation de combustibles fossiles d’ici 2025, de les supprimer complètement d’ici 2030 et ainsi « devenir la première compagnie aérienne au monde à zéro net, dix ans avant toute autre compagnie aérienne », selon Per Braathen, le président de la BRA.
Une baisse de CO2 de 82 % …
D’ici 2025, ces appareils fonctionnant au biocarburant devraient être définitivement certifiés et permettront de réduire les émissions de CO2 dans l’aviation. ATR estime que « sur un vol utilisant 100 % de SAF, les émissions de CO2 baisseront de 82 %. »
« La réalisation de cette première étape-clé de tests montre que nous sommes déterminés à rendre possible l’utilisation de 100 % de SAF et à permettre ainsi à nos clients d’atteindre leurs objectifs afin de fournir des liaisons aériennes encore plus durables, non pas en 2035 ou en 2050, mais dans les prochaines années », a indiqué dans un communiqué, Stefano Bortoli, le président exécutif de la filiale Airbus.
…et une majoration du prix du billet de 10 %
Per Braathen, a cependant admis que le biocarburant coûtait aujourd’hui plus cher que le carburant d’origine fossile actuellement utilisé (3 à 5 fois plus élevé tout de même). Il a cependant déclaré par ailleurs être prêt (avec sa clientèle) à payer le prix fort pour le développement de ces alternatives visant la réduction d’émissions de gaz à effets de serre sur le long terme. Un surcoût qui pourrait perdurer jusqu’en 2050, mais l’impact des SAF sur le prix du billet ne dépasserait pas les 10 % de majoration sur un vol Helsinki-Singapour.