La réduction progressive des plastiques à base de combustibles fossiles est cruciale pour lutter contre le changement climatique, a déclaré le haut responsable de l’environnement de l’UE, avant une réunion des Nations Unies pour lancer des pourparlers sur un premier traité mondial de lutte contre la pollution plastique.
La production de plastique est un domaine de croissance stratégique pour l’industrie pétrolière alors qu’a contrario, les pays cherchent à s’éloigner des sources d’énergie polluantes. En effet, les déchets plastiques s’accumulent dans les océans et les voies navigables urbaines du monde et étouffent leur faune.
Le mois dernier, une étude a révélé pour la première fois des traces de nanoplastiques dans les deux régions polaires.
« Le sujet le plus important est, en fin de compte, l’utilisation du pétrole pour la production de plastique« , a déclaré le commissaire européen à l’environnement, Virginijus Sinkevicius, au milieu des préparatifs du sommet de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement qui débutera à Nairobi le 28 février.
Le plastique représente une part significative de la demande mondiale de pétrole
« Si nous voulons atteindre nos objectifs de décarbonation pour 2050, il est clair que nous devons réduire régulièrement l’utilisation des combustibles fossiles, et l’un des domaines ici aussi est le plastique« , a-t-il déclaré à Reuters dans une interview.
Virginijus Sinkevicius a déclaré que la restriction de la production de plastique vierge était « inévitablement une partie importante » du futur traité mondial, mais il n’était pas encore clair quelles exigences contraignantes ou volontaires seraient convenues.
« Je crois davantage aux mesures contraignantes, mais bien sûr, nous devrons voir ce que nos partenaires internationaux ont à dire« , a-t-il déclaré.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, les produits pétrochimiques, les éléments constitutifs à base de combustibles fossiles de produits tels que les plastiques et les engrais, devraient représenter plus d’un tiers de la croissance de la demande mondiale de pétrole d’ici 2030.
Le recyclage ne suffira pas
Des marques grand public telles que Coca Cola et PepsiCo ont déclaré que le pacte de l’ONU devrait inclure des réductions dans la production de plastique, bien que cela pourrait se heurter à la résistance des entreprises pétrolières et chimiques et des principaux pays producteurs de plastique comme les États-Unis.
D’autres options pour l’accord de l’ONU pourraient inclure l’amélioration de la collecte et du recyclage des déchets, ou le développement de plastiques plus faciles à réutiliser – bien que Virginijus Sinkevicius ait déclaré que le recyclage à lui seul ne pouvait pas freiner la crise de la pollution plastique.
« Il n’y a aucun moyen qu’avec cette augmentation de l’accumulation de déchets, nous recyclions pour nous en sortir« , a-t-il déclaré.
Les 27 pays de l’UE ont interdit les articles en plastique à usage unique tels que les couverts et les pailles en 2021. La France est allée plus loin cette année, en interdisant les emballages en plastique pour presque tous les fruits et légumes.