Plus d’un million de litres de pétrole, soit l’équivalent de 6 300 barils, se sont répandus dans une réserve environnementale de l’Amazonie équatorienne après la rupture s’un oléoduc de transport de pétrole brut dans la zone de Piedra Fina. Si son impact est particulièrement important sur l’environnement alentours, l’incident a aussi fait 24 morts dans la région de Quito.
Dure période pour notre « poumon du monde ». Déforestation intensive, assèchements, incendies spectaculaires, perte de la biodiversité animale, la forêt amazonienne connait de sombres années.
Un incident dramatique
C’est la rupture d’un oléoduc qui a été à l’origine d’un déversement d’un million de tonnes de pétrole dans une réserve située dans la zone de Piedra Fina entre les provinces de Napo et de Sucumbios. Les fortes pluies qui ont précédé le drame ont provoqué un glissement de terrain et des chutes de pierres et ont détruit l’oléoduc entrainant vendredi 28 janvier 2022, une fuite de pétrole de « grande ampleur », selon Juan Pablo Fajardo, responsable du ministère venu constater les dégâts dans cette région du nord-est de l’Equateur.
La société privée OCP (Oleoducto de Crudos Pesados) qui gère l’oléoduc, a tenté de contenir la fuite de pétrole en recueillant le liquide noir dans des bassins de rétention aménagés dans la zone de l’incident, en vain. D’après OPC, « sur ces 6 300 barils, l’entreprise aurait collecté et réinjecté 5 300 barils de pétrole brut dan le système, soit 84% du brut reversé ».
Dimanche 31 janvier, le ministère de l’Environnement indiquait dans un tweet : « vérifier que les activités d’urgence, de nettoyage et d’assainissement dans la zone affectée se poursuivent correctement ». Avant de préciser que le personnel continuait d’« être déployé dans le secteur de Piedra Fina ».
Jorge Vugdelijale président exécutif de la société OCP, a quant à lui, déclaré « assumer la responsabilité de cet évènement, causé par un cas de force majeure ».
« Or noir » équatorien
Le pétrole, véritable « or noir » équatorien, est le principal produit d’exportation de cette région d’Amérique du Sud. Entre janvier et novembre 2021, le pays a produit 494 000 barils par jour.
Dans la zone de Piedra Fina, le pipeline de 485 kilomètres de long traverse quatre provinces pour aboutir jusqu’à la côté Pacifique et transporte chaque jour, 160 000 barils de pétrole brut depuis des puits creusés dans la jungle amazonienne.
En mai 2020, environ 15 000 barils s’étaient répandus dans les trois rivières de cette même zone après un incident similaire.
Des dommages considérables
Inévitablement, les alentours du drame ont entrainé des dommages considérables sur la biodiversité et les autorités équatoriennes redoutent une polllution majeure.
Environ 21 000 m2 de la réserve Cayambe-Coca ont été atteints par cette fuite, dont la coulée a aussi touché la Coca, une rivière majeure de la forêt amazonienne qui se jette dans le fleuve Napo. De nombreuses communautés amazones, notamment des autochtones, s’abreuvent dans cette rivière et dans ce fleuve de haute altitude.