D’après un rapport publié par WWF au début du mois de septembre 2021, les coûts du recyclage, du ramassage des déchets ou encore l’impact de la pollution plastique sur les activités économiques serait bien plus importante que le coût de sa fabrication.
Le vrai coût
11 millions de tonnes de plastiques sont déversés chaque année dans les océans.
Dans une enquête menée par WWF, le plastique apparaît comme un matériau extrêmement polluant mais aussi très cher.
Selon le rapport, les coûts réels du plastique sont dix fois supérieurs à leur coût de production. En 2019, alors que le coût d’achat du plastique n’est que de 370 milliards de dollars, la gestion du plastique sur l’ensemble de son cycle de vie depuis sa production, coûte 3 700 milliards de dollars. Le PIB de l’Allemagne, à titre de comparaison, s’élève à 3 900 milliards de dollars et celui de la France à 2 800 milliards de dollars.
Le rapport souligne : « L’échec des gouvernements à comprendre les coûts réels du plastique a conduit à un management insuffisant de ce matériau, et à des coûts écologiques, sociaux et économiques pour de nombreux pays ».
Le cycle de vie du plastique
WWF s’est basé sur différents coûts directs et indirects liés à la production et à la gestion du plastique. Après avoir comptabilisé le recyclage, les activités de ramassage des déchets, l’impact sur les activités économiques, comme le tourisme ou la pêche (fragilisée par la présence de plastique), l’ONG a déclaré que lors de son cycle de vie, le plastique a un impact direct sur le climat, et serait à l’origine d’1,8 milliard de tonnes d’émissions de CO2 essentiellement lors de sa phase de production, ce sui représente davantage que les émissions annuelles produites par les secteurs de l’aviation et maritime réunis.
« C’est la première fois que nous assistons à une évaluation aussi claire des coûts non comptabilisés que la pollution plastique impose à la société. Et il s’agit d’un fardeau beaucoup trop lourd à porter, autant pour la société que pour l’environnement », a déclaré Marco Lambertini, le directeur général du WWF International. D’après lui : « La crise de la pollution plastique ne montre aucun signe de ralentissement, mais l’engagement à la combattre a atteint un niveau sans précédent ».
Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France, a appelé à soutenir l’adoption d’un traité international « efficace et chiffré » de lutte contre la pollution plastique dans le cadre du Congrès mondial de la nature qui s’est déroulé le 11 septembre dernier à Marseille.
Les négociations devraient débuter en janvier 2022, lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies pour l’Environnement.