En juin 2018, la Commission européenne avait proposé une directive visant à faire progresser le taux de rénovation énergétique du parc immobilier européen. Une seconde révision vient donc d’être proposée en accord avec les nouveaux objectifs d’octobre 2020 visant la rénovation énergétique de 35 millions de bâtiments sur le parc immobilier européen d’ici 2030.
« Pour réduire les émissions, il faut rénover »
« Les bâtiments représentent 40 % de l’énergie que nous consommons, 36 % de nos émissions de gaz à effet de serre, et l’essentiel des bâtiments actuels seront encore là en 2050. Pour réduire les émissions, il faut rénover », a déclaré Frans Timmermans, le vice-président de l’exécutif européen.
En Europe, chaque État compte 15 % de son parc immobilier comme étant moins performant et devraient être rénovés d’ici 2027 (pour le non résidentiel, qui lui, devra attendre 2030 pour l’être). Les 27 États européens seront obligés de se soumettre aux certificats de performance élaborés par la Commission, aussi bien pour les biens immobiliers mis en vente ou en location, que pour ceux faisant l’objet d’une rénovation.
En France, de nombreuses mesures rentreront en vigueur au cours de l’année 2022 pour encourager la rénovation des logements les plus mal isolés, avec des aides pour les propriétaires et l’interdiction progressive de mettre en location des biens classés G (en 2025), F (en 2028) et E (en 2034).
Une « urgence d’agir »
« L’urgence d’agir est énorme : des millions d’Européens ne peuvent pas payer leurs factures d’énergie, ils vivent souvent dans des maisons al isolées et dotées de chauffage obsolètes », a développé Frans Timmermans.
La rénovation massive serait rentable à court terme, selon lui.
Pour atteindre leurs objectifs, « les États devront planifier l’élimination progressive des combustibles fossiles pour le chauffage et la climatisation d’ici à 2040. L’objectif : un parc immobilier entièrement zéro émission d’ici 2050. »
Afin de réguler la consommation énergétique, la Commission propose également le recours aux technologies intelligentes » et d’introduire un « passeport de rénovation » par bâtiment.
A l’ONG Bureau européen de l’environnement, Gonzalo Sanchez, est plus réservé sur les modalités de ce plan « sans limites imposées aux émissions polluantes pour la production et le transport des matériaux de construction, attention aux émissions cachées » , finit-il par avertir, privilégiant le recyclage des matériaux.