Le leader mondial du luxe LVMH affiche la plus forte progression sur un an dans le dernier classement Environnement de l’agence Vigeo.
Le groupe LVMH, numéro un mondial du luxe, vient de gagner 14 points au classement Environnement de l’agence Vigeo Eiris. Désormais à la 75e place, le groupe affiche la plus forte progression sur un an après Publicis et EssilorLuxottica. « Nous avons formalisé de façon très rigoureuse l’analyse de l’interdépendance entre nos activités et la biodiversité », explique Hélène Valade, directrice Développement environnement au sein du groupe de luxe. « Vigeo a aussi été très attentive, me semble-t-il, à l’application de notre stratégie à l’ensemble de nos maisons », ajoute-t-elle.
Chez LVMH en effet, toute bonne idée ou réflexion menée par l’une des 75 marques du groupe doit ensuite « être adoptée par toutes les maisons », ce qui permet de se faire une idée de l’ampleur de l’engagement du groupe en matière environnementale. Ainsi, « certaines maisons, comme Louis Vuitton et Celine, sont en train de réorganiser leur chaîne logistique, pour privilégier le maritime au transport aérien », poursuit Hélène Valade.
Des efforts qui n’ont pas échappé à Vigeo Eiris. Consciente de « l’extension du domaine de la responsabilité affecté aux entreprises » depuis quelques années, l’agence de notation sociale et environnementale met en avant les sociétés « capables d’impacts positifs sur la collectivité ». Or, si « les lois et règlements se sont multipliés » en France, « les comités de direction doivent aller bien au-delà de ces exigences et prendre en compte les grands sujets de société, y compris ceux dont les entreprises ne sont pas légalement responsables », affirme Jordi Lesaffer, responsable risque controverse chez Vigeo Eiris.
100 % d’énergies renouvelables d’ici 2026
Lors de la COP26, tenue à Glasgow en novembre, l’agence de notation s’est particulièrement intéressée à la distillerie écossaise Glenmorangie, qui a rejoint le giron de LVMH en 2005. Or, elle fonctionne en économie circulaire depuis 2017. Une station d’épuration construite sur le site permet de recycler les déchets maltés et de traiter 95 % des effluents. Transformés en énergie, ils alimentent les alambics de la distillerie.
En partenariat avec une équipe universitaire, Glenmorangie a par ailleurs conçu un programme d’épuration des eaux du fjord voisin de Dornoch, qui vise à réintroduire des huîtres dans l’estuaire, en voie d’extinction. Toujours dans le domaine de l’énergie circulaire, LVMH a annoncé en novembre dernier un contrat de trois ans avec le distributeur Save Energies. Celui-ci va approvisionner en biométhane les sites français du groupe qui utilisent encore du gaz conventionnel. Grâce à ce programme, le groupe devrait « éviter l’émission de 14 000 tonnes équivalent CO2 chaque année en France ». Ce partenariat devrait également aider le géant français à atteindre son objectif d’utiliser 100 % d’énergies renouvelables pour ses sites et boutiques dans le monde à l’horizon 2026 (contre 39 % en 2020).
« Un grand champ d’action »
Le groupe, qui s’est engagé à réduire de 50 % d’ici 2026 ses émissions de carbone liées aux consommations énergétiques par rapport à 2019, prévoit également de réduire de 55 % d’ici 2030, par rapport à 2019, ses émissions de gaz à effet de serre totales par unité de valeur ajoutée, directes et indirectes. D’autres projets majeurs contribuent à renforcer la notation de LVMH. Le groupe a notamment annoncé la création d’un « centre de recherche mondial dédié au luxe durable et digital ». Situé sur le plateau de Saclay, il devrait ouvrir en 2024 ou 2025 et « regroupera à terme 300 collaborateurs et chercheurs qui travailleront sur le luxe et la protection de la planète ». Les packagings et les matériaux seront au cœur du futur centre de recherche.
LVMH, dont les initiatives en matière de protection de l’environnement ne se limitent pas à son périmètre, a en outre lancé, en avril dernier, Nona Source, « une plateforme digitale de revente qui permet de céder à des prix compétitifs à d’autres maisons ou à de jeunes créateurs des tissus et cuirs haut de gamme » que les marques de LVMH n’utilisent plus. « Ces sujets liés à la transformation ouvrent un grand champ d’action. Ils interrogent les process et les habitudes », résume Hélène Valade.