L’Ademe a publié le 30 novembre dernier un travail réalisé sur deux ans par une centaine d’experts (et des partenaires extérieurs) et intitulé : « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat ».
Il s’appuie « sur la traduction de la neutralité carbone qui est faite dans la Loi Energie-Climat de 2019 ainsi que sur les scénarios développés par le Giec dans son rapport « spécial 1,5°C de 2018 ».
Une étude qui décline quatre possibilités qui permettraient d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et limiter le réchauffement climatique : l’objectif écologique de l’Union européenne.
Des solutions « difficiles » mais pas impossibles
L’Ademe précise dans son rapport que ces options sont toutes « difficiles » et nécessitent une « planification » rigoureuse des transformations visées (investissements, aménagement du territoire…). C’est selon l’Agence de transition écologique le seul moyen d’atteindre les objectifs écologiques européens.
Selon Arnaud Leroy, le président de l’Ademe, « la neutralité carbone qui implique de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’absorber les résiduelles, va au-delà de la question énergétique ». D’après lui, il s’agit d’un « choix de société ». Pour lui, « la neutralité carbone n’est qu’un sujet énergétique, surtout dans notre pays ».
Quatre scénarios : le champs des possibles
Tous les scénarios impliquent la croissance des énergies renouvelables ainsi que la question des puits de carbone.
Le 1er scénario propose de modifier les habitudes alimentaires : un tiers de la population mondiale ne devrait plus consommer de viande, optimiserait le bâti déjà existant et encouragerait la rénovation énergétique.
Le 2nd scénario prévoit un soutien aux circuits de proximité, un retour des villes moyennes avec une accessibilité à tout. Dans ce cas, la demande énergétique est divisée par deux et le CO2 est absorbé par les industries lourdes.
Les deux derniers scénarios sont tournés vers les technologies : biomasse pour l’énergie, on déconstruit et on reconstruit, transports électriques avec un usage modifié, etc. Dans ces deux scénarios il faudra recourir à des puits de CO2 technologiques et particulièrement les dispositifs de capture et de stockage.
Agir vite
Pour l’Agence, la « réduction de la demande en énergie, elle-même liée à la demande de biens et de services, est le facteur clé ». Par ailleurs, elle souligne le rôle « indispensable » du « vivant » (forêt, agriculture…), qu’il s’agisse de stocker le carbone, produire la biomasse ou réduire les émissions de gaz à effet de serre en modifiant les pratiques agricoles.
« Atteindre la neutralité repose sur des paris forts, aussi bien sur le plan humain (changements de comportements) que technologique », précise l’Ademe. « Mais tous les scénarios n’entraînent pas les mêmes conséquences environnementales, sociales et économiques ».
La seule contrainte quelque soit le scénario choisi : agir vite.