Déjà en forte baisse en 2020 avec la crise sanitaire, la fréquentation des transports en commun en France, ne remonte pas selon l’Union des transport publics et ferroviaires. Plutôt que les bus, métros et tramways collectifs, le public préférerait davantage les véhicules particuliers, quitte à polluer davantage. Ils représenteraient 85 % (en voyageurs-kilomètres) de la part modale des déplacements intérieurs en France 2020, contre 80,8 % en 2019 (soit une augmentation de 4,4 point).
Confinements à répétitions et télétravail ont eu raison de la mobilité des français.
Des chiffres en chute libre
D’après les chiffres de l’Observatoire de la mobilité, publié par l’Union des transports publics et ferroviaires (l’UTP, un syndicat regroupant les entreprises de transports collectifs en France), sur 1 500 habitants sondés par l’Ifop, et vivant dans une agglomération de 50 000 habitants ou plus, 60 % disent utiliser les transports en commun, contre 61 % en 2020 et 73 % en 2019.
« La seule exception est le train, en croissance relative et utilisé donc plus sur des longues distances », précise Thierry Mallet, PDG de Transdev et vice-président de l’UTP, qui souligne par ailleurs que cette baisse touche aussi bien les bus, les RER, les métros ou les tramways.
Deux années noires particulièrement mal vécues parce qu’elles font justement suite à une période d’augmentation de la fréquentation des transports. La part des utilisateurs réguliers des transports publics était passée de 67 % en 2015 à 73 % en 2019.
Le Covid-19 en cause ?
Sur les personnes interrogées, 32 % dit ne plus vouloir prendre les transports en commun par peur d’être contaminé par le Covid-19. 68 % étant persuadés que le risque de contamination est plus important dans les transports en commun que dans les bars (43%) ou les repas de famille (38%) ou les salles de sport (32%). Une méconnaissance selon Thierry Mallet : « Cette perception est notamment liée au fait qu’on est entouré de personnes qu’on ne connaît pas ». Pourtant, selon lui, « aucune étude n’a démontré que le risque était plus fort qu’ailleurs. C’est même plutôt le contraire. »
26 % des voyageurs réguliers interrogés insistent sur le fait qu’ils continuent de prendre les transports en commun parce qu’ils n’ont pas d’autres choix, et 28 % dit les prendre moins souvent.
Neutralité carbone en danger
Des courbes qui vont dans le sens inverse des objectifs de la France pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 : Le secteur des transports représente 31 % des émissions de gaz à effet de serre françaises en 2019. Et sur ces 31 %, la voiture particulière compte pour plus de la moitié », rappelle Marie-Claude Dupuis, directrice stratégie, innovation et développement du Groupe RATP, elle aussi vice-présidente de l’UTP.