Six ans après la sortie de son film à succès, Demain, Cyril Dion signe Animal. En salles ce mercredi 1er décembre 2021, le nouveau documentaire écologiste interroge deux jeunes militants pour le climat sur la place de l’être humain dans l’écosystème.
En 2015, Cyril Dion, accompagné de l’actrice et réalisatrice Mélanie Laurent, avait attiré plus d’un million de spectateurs dans les salles obscures pour son documentaire Demain, qui avait même valu un César au cinéaste.
Aujourd’hui, il revient avec Animal, un documentaire qui suit deux jeunes adolescents écologistes militants, Bella et Vipulan, du Kenya au Costa Rica en passant par le Parlement européen ou encore par l’Eure. Les deux protagonistes sont engagés pour la cause animale et climatique et participent depuis des années à des manifestations, des grèves parmi d’autres actions de désobéissance civile.
« Ça m’a beaucoup affecté de voir comment ces jeunes étaient angoissés par l’avenir de la planète. Certains sont totalement désespérés. En tant qu’adolescent, c’est horrible de se dire que lz Terre sera probablement inhabitable d’ici 40 à 50 ans » a déclaré le réalisateur à propos de sa rencontre avec ses deux jeunes protagonistes.
L‘être humain, indissociable du vivant
A travers les yeux de ces deux adolescents de 16 ans, héritiers de ce que nous laissons derrière nous, Cyril Dion a filmé un véritable manifeste de lutte pour le climat et la biodiversité. Plus qu’un témoignage, il pointe des solutions pour enrayer la crise écologique que nous vivons, et rappelle à l’homme qu’il est lui même au centre du vivant et indissociable des autres espèces.
« Notre culture nous fait croire qu’on est la seule forme de vie intelligente et que le reste, les abeilles, les mammifères, les forêts, c’est seulement de la matière bête et méchante. On considère que ce sont des ressources que nous pouvons exploiter à l’infini », déplore Cyril Dion, et de préciser : « en réalité la crise de la biodiversité et du climat nous montre qu’on est arrivé à une forme de limite et que si l’on détruit le monde vivant autour de nous, on détruit aussi les conditions d’habilité de la planète… Et que l’on se détruit nous-même. »
La quête des deux jeunes héros du documentaire les mène à constater que la place de l’humain n’est pas au dessus des autres espèces, mais qu’il est bien au centre de l’écosystème.
Jane Goodall, célèbre anthropologue, a elle-même rappelé : « On se croit séparé du reste du monde naturel, on se construit une vie à l’intérieur d’une bulle… Mais nous faisons partie intégrante du règne animal ».
Entre message d’espoir et résistance
Entre poésie et prise de conscience, le film se veut redonner de l’espoir : grâce aux rencontres filmées avec des agriculteurs, des politiques ou encore des chercheurs scientifiques, on constate les résultats des différentes initiatives environnementales mises en places il y a des décennies pour certaines. Par exemple, le Costa Rica avait en 1990, inscrit le « droit à un environnement sain et écologiquement équilibré » dans sa Constitution : aujourd’hui, 26 % du territoire est classé zone protégée et la forêt s’étend sur la moitié du territoire, contre 19 % en 1984.
Cyril Dion clame qu’« il ne faut pas que de l’espoir, il faut aussi de la détermination (…) c’est le moment d’entrer en résistance et de devenir un mouvement qui est irrésistible ».