Face aux investissements nécessaires à la décarbonisation, les prix risquent de flamber dans le secteur de l’aviation. Les plus riches pourraient avoir à nouveau la main mise sur les transports aériens, si les prix des billets s’envolaient.
Le secteur de l’aviation est sous pression.
Les compagnies aériennes du monde entier se sont engagées à « zéro émission nette » en 2050, le plan européen vise une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030, le kérosène devrait être taxé : autant d’engagements écologiques contre le réchauffement climatique qui mettent en danger ce secteur.
Vers une transition écologique qui a un prix
Selon l’Iata, l’Association internationale du transport aérien, qui engendre 82 % du trafic avec ses 290 compagnies membres, estime que cette transition écologique coûterait « environ 1 550 milliards de dollars », d’ici 2050.
Un « défi technologique énorme », d’après l’Iata : avec notamment l’apparition imminente d’appareils dernier cri, plus économes et aux énergies nouvelles (comme l’hydrogène qu’Airbus voudrait voir apparaître en série d’ici 2035).
Le carburant, qui représente entre 20 et 30 % des coûts des compagnies aériennes, aussi, va être touché par cette transformation écologique.
Les SAF, (pour substainable aviation fuels), une filière de carburants durables, bientôt rendus obligatoire par l’Union Européenne, sont « en l’état, trois fois plus chers pour ceux utilisant les huiles usagées, cinq fois pour la biomasse, cinq à dix fois pour les carburants de synthèse », a pu expliquer le ministre français délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, pour qui il faut avant tout massifier la production pour faire baisser les prix ».
Chaîne écologique
Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, a déclaré que ce carburant ne sera pas au même coût. Selon lui : « il faudra bien que la transition énergétique et écologique soit financée pas seulement par les compagnies aériennes ou les énergéticiens, mais aussi par l’ensemble de la chaîne, y compris les clients ».
Une hausse des prix devrait, de fait, être constatée, et une « régulation sociale » face au low-cost devrait être observée.