Ils se pourrait bien que les guyanais voient bientôt flotter dans le ciel, des baleines volantes.
La société française Flying Whales (start-up spécialisée dans la construction et l’exploitation de ballons dirigeables à structure rigide, créée par Sébastien Bougon en 2012) et la Collectivité territoriale de Guyane ont signé, vendredi 15 octobre 2021, un accord de partenariat afin de développer, ensemble, ce nouveau moyen de transport cargo écologique.
La Guyane : topographie idéale pour ce projet écologique
Ce dirigeable propre, qui n’utilise pas d’hydrocarbure mais de l’hélium et de l’électricité, pourrait porter jusqu’à 60 tonnes de matériaux (bois, pièces de fusée, pales d’éoliennes, pylônes électriques, etc.) d’un point à un autre du territoire sans que la Guyane n’ait à construire de nouvelles infrastructures. La région Guyane est effectivement à 96 % couverte par une partie de la forêt amazonienne très difficile d’accès.
« Le désenclavement, indispensable au développement de la Guyane, nous devons l’envisager de façon multimodale : par la route, par les fleuves mais également par les airs. Sur un territoire grand comme celui de la Guyane, il nous faut oser, innover, créer nos propres schémas de développement (…) d’ores et déjà nous réfléchissons au transport d’équipements et de matériaux dans les communes isolées mais également aux échanges commerciaux », explique ainsi Gabriel Serville, le Président de la Collectivité Territoriale de Guyane.
Le LCA60T (pour large capacity airship : aéronef à grande capacité) devrait voler à 120 km/h et aller jusqu’à 150 km/h. Quant à son emprunte au sol, elle est affaiblie (pas ou peu d’infrastructures de transport) et les émissions carbone sont bien en dessous de celles émises par un hélicoptère (grâce à la propulsion hybride, bientôt entièrement électrique).
Une société de transports moins chers, qui encourage l’emploi local
Flying Whales envisage de commercialiser ses vols à la journée, pouvant coûter entre 15 et 20 moins cher que l’hélicoptère. La société française prévoit aussi d’employer des guyanais pour l’entretien des dirigeables, et ainsi encourager l’embauche locaux.
« La Guyane, c’est une synergie. Nous avons identifié comment nous pourrons accéder aux ressources, le bois par exemple. Nous pourrons amener des matériaux, collecter des déchets. Nous pourrons faciliter les transports exceptionnels. Nous sommes 15 fois moins chers à la tonne qu’un hélicoptère. Nous pensons avoir 2 ou 3 dirigeables pour la Guyane. Cela représente 50 emplois. Sur le continent américain, nous envisageons 50 dirigeables. Nous pensons créer 200 à 300 emplois. La Guyane sera notre base de décollage. » a expliqué Michèle Renaud, la directrice marketing, vente et communication de la société Flying Whales.
Si le projet est encore étudié aujourd’hui, le premier vol devrait avoir lieu en 2024, et les opérations commerciales devraient commencer en 2025.