L’ONG Marine Stewardship Council (MSC) appelle les Etats pêchant les poissons pélagiques dans l’Atlantique Nord-Est à s’entendre, dès 2022, sur des quotas globaux. En effet, la somme des différents quotas de pêche de 2021 dépassent aujourd’hui les seuils de soutenabilité de 4,8 millions de tonnes pour le hareng, le maquereau et le merlan bleu. Avec des conséquences désastreuses pour les écosystèmes et la biodiversité.
L’ONG MSC alerte sur la surexploitation des réserves de pêche dans l’Atlantique Nord-Est. Trois poissons pélagiques sont sous la menace : le maquereau, le hareng atlanto-scandinave et le merlan bleu.
Pas d’accord de partage de quotas de pêche
Le Conseil International pour l’Exploitation de la Mer (CIEM) a récemment publié les quotas de pêche pour ces trois poissons. L’Union européenne, la Norvège, l’Islande, la Russie, les îles Féroé, le Groenland et le Royaume-Uni les pêchent. Or, chacune de ces entités dispose de ses propres quotas de pêche. Mais aucun accord international de partage de quotas n’est actuellement en vigueur. Cette situation dure depuis 2010 pour le maquereau, depuis 2012 pour le hareng, et depuis 2014 pour le merlan bleu.
« Ces ressources naturelles partagées sont pêchées en fonction de quotas fixés unilatéralement par les différentes nations. Ces quotas, lorsqu’ils sont cumulés, dépassent systématiquement les limites de capture conseillées par les scientifiques pour ces stocks », pointe le MSC.
« La biodiversité océanique locale » en danger
L’ONG a fait ses comptes. Ces quotas cumulés vont, une nouvelle fois, dépasser le seuil de soutenabilité en 2021. De 41 % pour le maquereau, de 35 % pour le hareng atlanto-scandinave et de 25 % pour le merlan bleu. Soit un total de 4,8 millions de tonnes de surpêche. Les chiffres du CIEM révèlent des stocks en baisse sensible pour ces trois poissons.
Les prochaines réunions des Etats côtiers auront lieu 19 au 27 octobre 2021. Le MSC appelle donc à la négociation d’un accord de partage de pêche pour ces trois poissons pélagiques. Un accord respectant les avis des scientifiques sur les limites de capture pour 2022. Si ces avis « ne sont pas respectés, il pourrait y avoir des conséquences dévastatrices pour ces espèces emblématiques, mais aussi pour la biodiversité océanique locale et les communautés de pêcheurs qui en dépendent », s’alarme le MSC.