A La Rochelle, un photographe, Martin Charpentier, a collé sur les murs des portraits grandeurs natures d’habitants engagés dans la transition écologique. Une façon de mettre en avant des actions locales, concrètes et efficaces pour l’environnement. Tout en égayant les rues de la ville. L’exposition dure jusqu’à la fin du mois de septembre, avant de laisser ces portraits éphémères s’effacer.
« Je suis inquiet comme tout le monde à propos des questions écologiques et de l’ambiance générale, la dérive de l’entre soi, de la peur des autres et des risques de conflits », expose Martin Charpentier, un photographe rochelais possédant une boutique dans la cité portuaire. « Je ne savais pas comment m’engager, mais je voulais montrer ce qu’il se passait ici au niveau local. Ces photos parlent plus que n’importe quel message politique », poursuit-il.
La Rochelle recouverte de portraits grandeur nature de citoyens engagés dans la transition écologique
Avec l’aide du Centre National des Arts de la Rue (CNAR), Martin Charpentier a donc décidé de recouvrir les murs de plusieurs quartiers de La Rochelle de portraits grandeur nature de citoyens locaux, engagés dans la transition écologique ou la lutte pour l’environnement. L’exposition s’appelle J’agis ici… et je m’y colle.
Ces 400 photos en noir et blanc mettent en scène des militants d’associations, d’ONG, d’entreprises citoyennes. On y retrouve ainsi les bénévoles d’une association contre le gaspillage alimentaire, Remplir les ventres pas les poubelles. Mais aussi les employés d’une société de recyclage de coquille d’huitres. Ou les chercheurs de l’institut Pelagis, qui étudient les mammifères marins. Ou encore un collectif de voisins pour le compostage.
« Ce sont des héros du quotidien et qui sont tellement investis dans ce qu’ils font. Le message, c’est que l’écologie n’appartient à personne. Si on veut se sauver nous-mêmes, on a tous intérêt à mettre la main à la pâte parce que ça urge et il faudrait éviter de se faire trop mal en prenant le mur, parce que le mur est devant nous. Il faut s’ancrer dans le local pour construire son territoire sans attendre de décisions de politiques », défend Martin Charpentier.
Un projet « joyeux, positif, poétique et humoristique »
« Ça a un sens politique avec une valorisation du citoyen dans l’espace public. Cela permet que l’action de chacun puisse accéder à une certaine universalité. En plus là, c’est joyeux, positif, poétique et humoristique », complète Anna Guillon du CNAR.
Qui plus est, le projet s’ancre dans chaque quartier investi par les photos, en choisissant des citoyens qui y vivent ou y travaillent. « Quand je collais, les gens m’abordaient pour me dire ‘Super ! Enfin quelqu’un qui s’occupe du quartier ! Les gens s’emparaient du projet et l’effet était fort parce que les images sont grandeur nature. Les gens étaient heureux de voir des visages qu’ils connaissent, qu’ils côtoient au quotidien », témoigne Martin Charpentier.
300 photos ont été collées en juin 2021 dans plusieurs quartiers en périphérie de La Rochelle. Début septembre 2021, l’exposition s’est déplacée en centre-ville, après une nouvelle session de collage. Elle se poursuit jusqu’à la fin du mois de septembre. Puis tous ces portraits s’effaceront. En espérant qu’ils encouragent la prise d’initiative d’autres citoyens…