2023 : la totalité des nouveaux produits inscrits dans une démarche de circularité. 2026 : plus que du plastique recyclé. 2030 : réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre. En matière de protection de l’environnement, le groupe de luxe LVMH est plus volontariste que jamais.
« Progresser vers l’excellence environnementale ». C’était l’objectif que le numéro un mondial du luxe s’était fixé en lançant les programmes Life 2016 et Life 2020. Il s’agissait à l’époque d’ « améliorer la performance environnementale de tous les produits, déployer les meilleurs standards dans les filières d’approvisionnement et, enfin, améliorer les indicateurs clés de l’efficacité environnementale pour tous les sites et réduire les émissions de C02 ».
Ambitieux, ces objectifs ont été dépassés. Le groupe a fait monter à 40 % la part de ses énergies renouvelables dans son mix énergétique. Il a réduit de 31 % la consommation d’énergie de ses boutiques et se félicite d’avoir 74 % de ses cuirs issus de tanneries certifiées.
C’est fort de ces succès que le fleuron de l’industrie française a présenté, jeudi 15 avril, les quatre grands axes de son programme Life 360. « La nouvelle boussole environnementale du groupe balise l’avenir en définissant des programmes d’action à mettre en œuvre d’ici 2023, 2026 et 2030 », a expliqué Antoine Arnault, directeur de l’Image et de l’Environnement de LVMH.
Une nouvelle fois, les objectifs sont ambitieux. D’ici 2023, 100 % des nouveaux produits seront inscrits dans une « démarche de circularité créative pour réduire encore leur empreinte environnementale : utiliser des matières recyclées, des fibres bio sourcées, innover sur les matières », a précisé M. Arnault.
Plus que du plastique recyclé
L’impact de l’économie circulaire sur l’environnement n’est plus à démontrer. « Un kilo de laine précieuse recyclée, c’est 455 % de carbone réduit par rapport à la laine vierge », a rappelé Hélène Valade, directrice Développement Environnement, lors d’une présentation à la presse. « Ce qui nous anime, ce n’est pas la seconde main mais la seconde vie. Ce qui fonde la spécificité des produits, c’est l’excellence des matières et leur durabilité », a-t-elle ajouté.
Dans le cadre de cette démarche de circularité, le groupe s’engage également à ne plus utiliser les emballages en plastique vierge fossile d’ici 2026.
C’est également à l’horizon 2026 que 100 % des matières premières stratégiques devront être certifiées par des moyens préservant les écosystèmes et les ressources en eau. Il s’agit d’un des principaux objectifs annoncés par le groupe en matière de biodiversité. Mais il n’est pas le seul. LVMH confirme également le soutien, en partenariat avec l’Unesco, de « Man and Biosphere », un programme intergouvernemental qui vise à établir une base scientifique afin d’améliorer les relations entre les individus et leur environnement.
Sur le climat, le groupe s’engage à réduire de 50 % d’ici 2026 ses émissions de carbone liées aux consommations énergétiques, par rapport à 2019, et à fournir ses boutiques et sites à 100 % en énergie renouvelable.
« Nous allons aussi essayer de mesurer les impacts environnementaux des Fashion Week. La Fédération de la haute couture et de la mode a mis à disposition un outil pour calculer l’impact des défilés et de la diffusion des Fashion Week et allons chiffrer cela », a expliqué Hélène Valade.
LVMH donne un rendez-vous annuel
A l’horizon 2030, LVMH prévoit de réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre totales par unité de valeur ajoutée, directes et indirectes. Il est en particulier question des émissions catégorisées selon les standards internationaux comme « scope 3 », qui représentent la très grande majorité des émissions du groupe. Cela concerne les émissions indirectes, telles que l’extraction de matériaux achetés par l’entreprise pour la réalisation du produit ou les émissions liées au transport des salariés et des clients.
Pour ceux qui connaissent bien le groupe de luxe, ces annonces ne sont pas vraiment surprenantes. Depuis la création, en 1992, de la Direction de l’environnement, LVMH a réduit de 12 % ses émissions de gaz à effet de serre. Il a également atteint 19 % d’énergie renouvelable dans la consommation énergétique.
Depuis, les initiatives en matière d’environnement ont été nombreuses : « parfums rechargeables chez Dior, cartons en matière végétale à base de peau de raisin pour Veuve Clicquot, accord avec le Pérou pour la préservation des vigognes dont la laine sert à produire des tissus luxueux, allégement du packaging d’Orchidée impériale chez Guerlain »…
Afin de lutter contre les feux en Amazonie, le groupe a fait un don de 10 millions d’euros en 2019, soit plus de la moitié des dons du G7 (20 millions de dollars). L’année dernière, il a annoncé le doublement du fonds carbone interne (à 30 euros par tonne de CO2), destiné à financer des projets vertueux.
Le groupe s’est engagé à faire un point annuel de l’état d’avancement des objectifs de la feuille de route Life 360.