Le président français Emmanuel Macron a annoncé avoir déposé un nouveau projet de loi sur le climat, dans l’espoir de convaincre les électeurs de ses ambitions vertes avant l’élection présidentielle de 2022, et ce malgré les critiques des militants écologistes selon lesquelles il a édulcoré les promesses précédentes.
Le projet de loi sur le climat et la résilience, présenté comme une « lueur d’espoir au milieu d’une pandémie exténuante », est censé refléter les propositions faites par la Convention citoyenne pour le climat que Macron a installé en réponse au mouvement des « gilets jaunes ».
Il comprend des mesures qui interdiraient la location de logements mal isolés à partir de 2028 ou interdiraient les vols pour des voyages qui peuvent être effectués en train en moins de deux heures et demie, mais ont été critiqués par Greenpeace comme étant un « tour de passe-passe ».
« Je n’ai jamais pensé qu’une transition verte serait aussi simple que de tracer une ligne droite », a déclaré à la presse la ministre de l’Environnement de Macron, Barbara Pompili, ancienne députée du parti des Verts, que Macron a attiré dans ses filets l’année dernière.
« Il ne s’agit pas seulement de changer les moteurs de nos voitures, les machines de nos usines, mais aussi d’un changement de civilisation, de culture et de mode de vie », a-t-elle ajouté après la réunion du cabinet présidée par Macron qui a approuvé le projet de loi.
Un penchant pour le greenwashing
Le projet de loi, qui vise à réduire les émissions de carbone françaises de 40% en 2030 par rapport aux niveaux de 1990, est un élément clé du gouvernement Macron pour séduire les électeurs qui se sont rassemblés autour des candidats verts lors des élections locales de l’année dernière, mais cherche également à répondre aux nouvelles contraintes légales.
Le gouvernement français a été jugé responsable début février, de ne pas en faire assez pour lutter contre le changement climatique, dans ce que les militants écologistes ont appelé une décision historique qui pourrait également accroître la pression sur d’autres pays.
Macron, qui a longtemps mis en garde contre le fait d’imposer aux entreprises françaises des réglementations environnementales qui les placeraient dans une situation de désavantage concurrentiel par rapport aux étrangères, marche sur une ligne fine, qui, selon les critiques, frise le « greenwashing».
« Ce gouvernement devrait arrêter de nous mener en bateau avec des mini-mesures qui n’ont aucun impact réel », a déclaré le directeur de Greenpeace France, Jean-François Julliard, dans un communiqué.
Les autres mesures du projet de loi comprennent une interdiction de la publicité sur les énergies fossiles, une interdiction des véhicules les plus polluants à partir de 2030, un essai de deux ans sur l’offre d’une option végétarienne dans les cafétérias gouvernementales sur une base volontaire, l’objectif de réduire de moitié le rythme de l’étalement urbain d’ici 2030