La taxe carbone proposée par l’Union européenne à la frontière est essentielle à la survie de ses propres industries et le bloc imposera le prélèvement aux concurrents non européens à moins qu’ils ne s’engagent à réduire leurs émissions, a déclaré le chef de la politique climatique de l’Union européenne.
La Commission devrait proposer sa politique d’ajustement carbone aux frontières avant la fin du mois de juin. « C’est une question de survie pour notre industrie. Donc, si d’autres ne vont pas dans la même direction, nous devrons protéger l’Union européenne contre les distorsions de concurrence et contre le risque de fuite de carbone », a déclaré le vice-président exécutif de la Commission européenne, Frans Timmermans, lors d’un événement organisé par le cabinet de conseil Global Counsel.
Une « fuite de carbone » se produirait si les entreprises quittaient l’Europe pour éviter le coût de ses politiques de réduction des émissions.
À l’échelle mondiale, l’industrie est sous pression pour intensifier l’action climatique avant le sommet des Nations Unies de novembre, qui sert de délai à près de 200 pays pour s’engager à réduire davantage leurs émissions.
Si cette réunion échoue, l’UE ira de l’avant avec des mesures carbone unilatérales aux frontières, a déclaré Frans Timmermans. Le plan de l’Europe visant à faire d’énormes investissements dans l’assainissement de l’industrie aura un « effet de coût » sur les entreprises qui doit être traité, a-t-il déclaré.
Une taxe soumise à condition
Cette année, Bruxelles dévoilera un ensemble majeur de politiques visant à réduire les émissions plus rapidement d’ici 2030, y compris à travers des coûts carbone plus élevés pour l’industrie et des objectifs plus stricts en matière d’énergie renouvelable.
« Les entreprises commenceront vraiment à ressentir l’impact de la politique climatique comme jamais auparavant. C’est exactement la raison pour laquelle des mesures d’ajustement aux frontières en matière de carbone doivent être envisagées », a déclaré Simone Tagliapietra, chercheur au think tank Bruegel, basé à Bruxelles.
L’industrie européenne s’inquiète de la concurrence bon marché en provenance du Maroc et de la Turquie dans le secteur du ciment, tandis que les coûts du carbone de l’acier importé pourraient frapper la Chine, le plus grand producteur mondial.
L’UE a déclaré que les pays seraient en mesure d’éviter la taxe sur le carbone à la frontière de l’Union, si l’ambition de leurs politiques climatiques correspond à celle de l’Europe.