Une vidéo diffusée le 1er septembre pointe du doigt le déversement de déchets à Paris dans la Seine par un camion du groupe Lafarge.
Les cimentiers auraient la fâcheuse tendance de prendre la Seine pour leur décharge personnelle. En mars dernier, déjà, une filiale de Vinci Construction avait été condamnée à 90 000 euros pour avoir déversé dans la rivière, à Nanterre, des résidus de béton et de sable pollué.
Europe 1 a révélé le 1er septembre une vidéo qui montre un camion Lafarge qui déverse un mélange blanchâtre comprenant des particules de ciment, de liquides de traitement et des microfibres plastiques » dans une cuve puis… dans les eaux parisiennes. Et ce juste à côté du ministère des Finances, dans le 12ème arrondissement de Paris.
Pour le cimentier français, devenu le numéro 1 mondial des matériaux de construction depuis sa fusion avec le groupe suisse Holcim, c’est un « accident », a-t-il tenté de se justifier dans un communiqué. Un incident isolé dont il nie le « caractère volontaire ». Il affirme même que son site a été « victime de la détérioration délibérée d’une plaque d’étanchéité ».
Une enquête a été ouverte
Avant que la vidéo ne soit rendue publique, le parquet de Paris avait déjà ouvert une enquête pour « déversement de substances nuisibles » et « utilisation de produits phytosanitaires sans respecter les conditions d’utilisation ». En effet, le 27 août, des agents de l’Office français de la biodiversité avaient déjà observé des rejets sauvages, entrainant une « suspicion de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics ».
« Je découvre avec stupeur cette pollution lente qui empoisonne notre fleuve. Des explications s’imposent de la part du gestionnaire du site et une plainte sera déposée », a tweeté Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo.