L’Union européenne envisage des quotas pour obliger les compagnies aériennes à utiliser des carburants plus durables alors qu’elle cherche à réduire l’impact climatique de l’aviation, a déclaré le 5 août la Commission européenne.
Alors que la crise des coronavirus a réduit les émissions des voyages aériens cette année, les émissions de CO2 des vols en Europe ont augmenté chaque année de 2013 à 2019, et le secteur est loin de réaliser l’objectif de l’UE de devenir climatiquement neutre d’ici 2050.
Pour y remédier, la Commission prévoit d’inciter les compagnies aériennes à utiliser des carburants à faible émission de carbone – tels que les biocarburants liquides avancés et les carburants produits par l’électricité renouvelable – au lieu du kérosène.
Dans une consultation lancée le 5 août, la Commission a présenté des options pour y parvenir, notamment la fixation de quotas pour que les compagnies aériennes utilisent une certaine part de carburants durables, et l’obligation pour l’industrie des carburants d’en produire une part minimale.
Une part infime de carburant durable
D’autres options incluent un système d’échange européen pour les crédits de carbone « carburant », des appels d’offres européens pour la production de carburants durables ou un nouveau système d’accréditation « compagnies aériennes vertes ».
Les carburants durables représentent une part infime de 0,05% de la consommation de kérosène de l’UE et ont été entravés par des coûts élevés par rapport au kérosène conventionnel et par un manque de demande parmi les compagnies aériennes.
La Commission a également déclaré qu’une taxe sur le kérosène est une option, et a reconnu que l’absence d’une telle taxe a contribué à l’écart de prix entre les carburants à réaction durables et le kérosène fossile.
Des pays comme les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, la Belgique et le Danemark ont appelé à des taxes européennes sur l’aviation pour lutter contre l’impact environnemental du secteur, mais le problème serait difficile à mettre en œuvre. Les taxes de l’UE doivent être approuvées à l’unanimité, ce qui signifie qu’un seul pays peut leur opposer son veto.