La ville de Curridabat, au Costa Rica, a accordé aux pollinisateurs – comme les abeilles, les colibris, les chauves-souris et les papillons – aux plantes indigènes et aux arbres la nationalité costa ricaine.
Curridabat a transformé son urbanisme pour que le développement urbain reflète désormais le lien entre l’homme et la faune.
Le bureau du maire a ainsi fait de la pollinisation un point central du développement des espaces verts de la ville.
« Le concept clé de cette nouvelle vision du développement urbain [est de considérer] les pollinisateurs comme les agents de prospérité les plus efficaces », indique le bureau dans un communiqué.
La ville douce
« Les pollinisateurs sont la clé », a déclaré Edgar Mora, l’ancien maire de Curridabat, au journal britannique le Guardian. Il a été reconnu pour avoir transformé la ville en un refuge pour la faune au cours de son mandat de 12 ans en tant que maire.
« Les pollinisateurs sont les consultants du monde naturel, les reproducteurs suprêmes et ils ne font pas payer leur incroyable travail », a-t-il poursuivi. « Le projet de convertir chaque rue en couloir biologique et chaque quartier en écosystème exigeait une relation avec eux. »
Pour renforcer cette relation, les autorités se sont engagées à faire de chaque pollinisateur un citoyen d’honneur de la municipalité. Aujourd’hui, cet engagement porte ses fruits, car ce qui était autrefois une banlieue modeste de la ville s’est épanouie pour mériter le surnom de « Ciudad Dulce », qui signifie littéralement la ville douce.
Une ville adaptée aux pollinisateurs
Des couloirs verts et un feuillage luxuriant ont été intégrés aux infrastructures, permettant aux abeilles et autres pollinisateurs – ainsi qu’aux arbres et aux plantes – suffisamment d’espace pour vivre et prospérer parmi les plus de 72 000 habitants de la municipalité. Ces résidents bénéficient également de la verdure qui traverse les veines de Curridabat. Les projets de reboisement sont conçus pour absorber la pollution de l’air et, bien sûr, les arbres fournissent une ombre cruciale au milieu de la chaleur estivale étouffante.
Tout au long de ces biocorrideurs animés, les abeilles, les chauves-souris et les colibris sont libres de poursuivre leurs activités de pollinisation sans être dérangés.
Avec Sweet City, la forêt reprend sa place légitime comme la partie la plus importante de Curridabat, avec la ville détient une importance secondaire, ou comme le dit Irene Garcia, la directrice du projet : « Nous ne disons pas la forêt dans la ville, nous disons la ville dans la forêt. »
Partout dans le monde, l’utilisation de pesticides et l’essor de l’agriculture industrielle ont fortement impacté les populations de pollinisateurs.
Les pollinisateurs comme les colibris, les abeilles et d’autres insectes jouent un rôle essentiel dans la promotion d’habitats et d’écosystèmes sains. En fait, ils sont largement responsables de la survie de la planète. Les abeilles, en particulier, font partie des espèces les plus importantes au monde, selon l’Institut international de conservation à but non lucratif Earthwatch.
Trois cultures de fruits ou de graines sur quatre dépendent des pollinisateurs. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les pollinisateurs soutiennent la production de 87% des principales cultures vivrières du monde.