La déforestation dans la forêt amazonienne du Brésil a fortement augmenté le mois dernier alors que le pays s’apprêtait à envoyer des troupes pour tenter de mettre un terme à l’exploitation forestière et à l’exploitation minière illégales.
Selon l’agence de recherche spatiale du Brésil, la zone de la forêt tropicale amazonienne détruite en avril était 64 % plus importante qu’à la même période l’année dernière.
L’Institut national brésilien de recherche spatiale (Inpe) a déclaré que plus de 405 km2 d’Amazonie avaient été déboisés le mois dernier, contre 248 km2 en avril de l’année dernière.
Ainsi, au cours des quatre premiers mois de 2020, la destruction de la forêt par les bûcherons et les travailleurs illégaux a augmenté de 55%, précise l’agence. Entre janvier et avril, un total de 1 202 km2 a été supprimé, selon le communiqué.
Bataille entre les environnementalistes et le président
Pour les environnementalistes, les positions politiques de Jair Bolsonaro sont de nature à encourager ce type d’activités illégales.
De son côté, le président Bolsonaro s’en défend et stipule avoir autorisé le déploiement de forces armées dans la région pour réguler l’abattage des arbres.
Les groupes de conservation déplorent que, depuis le début de l’épidémie de coronavirus, moins d’agents d’application de la loi du gouvernement aient été déployés.
Le Brésil est l’un des pays les plus touchés d’Amérique du Sud, avec 141 000 cas et près de 10 000 décès.
« La pandémie n’a pas aidé car il y a apparemment moins d’agents et les bûcherons illégaux ne se soucient évidemment pas du virus dans les régions reculées de l’Amazonie », a déclaré Paulo Barreto, chercheur principal pour le groupe de conservation à but non lucratif Imazon.
L’agence chargée de l’application des lois environnementales, Ibama, a déclaré de son côté qu’elle avait réduit le nombre d’agents de terrain dans d’autres zones à risque, mais pas en Amazonie.
Le président Bolsonaro défend ses positions en matière de conservation
La déforestation dans la région a grimpé en flèche depuis que le président Bolsonaro a pris ses fonctions l’an dernier.
Son principal argument est que davantage d’agriculture et d’exploitation minière dans les zones protégées de la forêt sont le seul moyen de sortir la région de la pauvreté.
Les politiques environnementales de Bolsonaro ont été largement décriées dans le monde, mais le président a rejeté toutes les critiques, affirmant que le Brésil reste un exemple de conservation de la forêt amazonienne.