Cette feuille de route sera discutée lors de la COP15, mais existe déjà sous forme de propositions. La première mouture propose notamment de protéger au moins 30% de la surface de notre planète d’ici 2030 pour freiner la « dégradation accélérée » de la nature.
Les membres de la CBD ont d’ores-et-déjà formulé quelques préconisations. La première consiste à protéger les sites d’importance particulière pour la biodiversité via l’instauration d’aires protégées et de toutes autres mesures efficaces de conservation par zone. Une mesure qui, si elle était adoptée, permettrait de protéger « au moins 30% des zones terrestres et marines avec au moins 10% sous stricte protection d’ici 2030 ».
Si l’Institut du développement durable et des relations internationales a salué une proposition ambitieuse et courageuse, des ONG de défense de l’environnement déplorent l’absence de mention relative à « l’efficacité de la gestion ».
Une autre préconisation porte sur l’instauration de mesures fortes pour réduire « d’au moins 50% » d’ici la fin de la décennie la pollution générée par l’accumulation d’éléments nutritifs, les biocides et les déchets en plastique.
La première mouture du texte de la CBD reprend certaines conclusions du rapport publié en mai dernier par les experts biodiversité de l’ONU. Ces derniers soulignaient notamment le rôle de l’agriculture intensive, de la déforestation, de la pêche et de la chasse ainsi que des espèces invasives dans la dégradation accélérée de la nature.
« Cette première mouture constitue un grand pas dans la définition d’objectifs pour protéger la biodiversité, mais le texte est mince en ce qui concerne leur mise en œuvre et les moyens déployés », a expliqué Li Shuo, membre de Greenpeace International.
Moins réjouissant, la 15ème réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique devra également acter l’échec des objectifs d’Aichi. Définis en 2010, ils visaient notamment à instaurer une meilleure prise en compte de la biodiversité dans la définition des stratégies nationales. Les objectifs de cet accord visaient également à prévenir l’extinction des espèces menacées ou encore favoriser une gestion durable des surfaces agricoles.