Un groupe d’armateurs a annoncé son intention de créer un fonds de 5 milliards de dollars pour concevoir des navires zéro émission. Leur proposition repose sur le fait que 2 $ devraient être prélevés sur chaque tonne de carburant des navires – pour soutenir la recherche sur les moteurs propres.
Le transport maritime crée environ 3% des émissions mondiales qui sont responsables du réchauffement climatique, ce qui équivaut à la totalité du CO2 allemand.
Les écologistes ont salué la proposition tout en saluant son manque d’ambition. Selon eux, il est scandaleux que le transport maritime international ne paie aucune taxe sur le carburant, contrairement au transport routier.
Les groupes écologistes soutiennent que si les navires étaient taxés au même niveau que les camions, 70 fois plus d’argent serait collecté pour développer des moteurs propres rien qu’en Europe.
Carburant et limitation de vitesse
Environ 250 millions de tonnes de carburant sont brûlées par an par les navires.
Selon Guy Platten, secrétaire général de l’ICS « un changement radical dans l’opinion des propriétaires de navires au cours des dernières années a été observé ».
« Ils ont réalisé qu’ils avaient une responsabilité à prendre en décarbonant le transport maritime – et cela signifie concevoir des navires zéro carbone. C’est pourquoi nous avons besoin de la taxe. Pour le moment, nous ne pouvons pas encore voir quel serait le meilleur carburant propre pour les navires. Mais il est urgent de résoudre le problème.
Il a défendu le montant de la redevance, disant qu’elle était suffisamment réduite pour être acceptée par les armateurs des pays en développement, mais suffisamment importante pour faire la différence.
Cependant, Faig Abbasov, du groupe vert Transport and Environment, a rétorqué de son côté : « La taxe proposée est infime. Il est scandaleux que l’industrie du transport maritime ait évité de prendre la responsabilité de ses émissions pendant des années – c’est pourquoi elle fait face à des difficultés maintenant. »
Les limitations de vitesse pour les navires peuvent avoir des avantages « massifs »
Les militants ont proposé de ralentir la vitesse des navires, mais la proposition a été rejetée.
« Ce qu’il faut, c’est un vaste programme pour inciter les propriétaires à acheter des navires zéro carbone – ainsi qu’à rechercher de nouvelles technologies. »
Un changement majeur
L’UE est quant à elle sous pression pour inclure le transport maritime dans le système d’échange de quotas d’émission de l’UE, dans lequel les industries polluantes peuvent acheter et vendre des permis d’émissions. Selon T&E cela permettrait de lever 24 milliards d’euros par an sur les prix actuels du carbone.
De son côté, Faig Abbasov s’en plaint : « L’industrie maritime est totalement subventionnée. Elle ne paie aucune taxe sur le carburant, aucune TVA, aucun impôt sur les sociétés.
« La directive fiscale de l’UE interdit spécifiquement à tout État membre de taxer le carburant des navires. Si vous voyagez dans le sud de la France en autocar, l’entreprise paie la taxe sur le carburant. Si vous partez en croisière de luxe, vous ne payez pas. »
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a fait de l’extension du système d’échange de quotas d’émission de l’UE au transport maritime l’une des principales priorités politiques de son mandat.