Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a profité d’une visite officielle sur les îles Eparses, territoire français situé au cœur de l’océan Indien, pour annoncer que l’île de la Grande Glorieuse serait classée dès 2020 « réserve naturelle ». Une manière pour le chef de l’État de freiner les revendications de Madagascar sur ce territoire présumé riche en hydrocarbure et de rappeler que la défense de la biodiversité est une priorité pour notre pays.
« On n’est pas là pour s’amuser, mais pour bâtir l’avenir de la planète. Ce que nous préservons ici aura des conséquences sur les littoraux, y compris de l’Hexagone (…). Vis-à-vis de nos partenaires dans l’océan Indien, la présence et la souveraineté françaises ont permis d’éviter l’exploitation prédatrice des mers. La France peut être un partenaire plutôt qu’un rival », a-t-il déclaré lors d’une allocution de deux heures sur une plage de sable blanc.
Située à 250 kilomètres au Nord-Est de Mayotte et à 220 kilomètres de Madagascar, l’île de la Grande Glorieuse est un haut lieu de la biodiversité marine. D’une superficie totale de 3 kilomètres carrés, cette terre émergée fait partie d’un minuscule archipel de 7 kilomètres carrés administré par la France.
L’île de la Grande Glorieuse est un véritable sanctuaire pour la vie sous-marine. Ce ne sont pas moins de 2.900 espèces (dont une importante proportion est considérée comme « en danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature) qui vivent dans les eaux qui bordent l’archipel.
Parmi ces espèces majestueuses figurent les requins citron, les requins pointe noire et les requins pointe blanche mais également les holothuries (plus communément appelés concombres de mer) ainsi que l’emblématique tortue verte (espèce qui dépose chaque année sur la Grande Glorieuses plus de 2.500 œufs).
Situé dans le canal du Mozambique entre Madagascar et le continent africain, l’archipel des îles Glorieuses est un site qui renferme des gisements d’hydrocarbure. Source de croissance économique, ces réserves d’hydrocarbure suscitent la convoitise de Madagascar : le gouvernement conteste à ce titre la gouvernance des îles Glorieuses à la France.
La France et Madagascar avaient d’ailleurs annoncé au printemps, la reprise des discussions à propos de la gestion des îles Eparses. Mais une chose semble sûre : Emmanuel Macron ne semble pas vouloir faire de concession au niveau de la protection de la biodiversité.
« Le modèle de développement malgache ne peut pas être antagoniste avec notre prise de conscience sur les enjeux de développement climatique », estime le chef de l’État.