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Brésil : 130 plages touchées par une pollution au pétrole

Le Brésil n’en finit plus d’être touché par des désastres écologiques qui endommagent les écosystèmes et favorisent la perte de biodiversité. Après l’incendie qui a ravagé une partie de la forêt amazonienne en septembre, ce sont désormais les côtes brésiliennes qui font face à un désastre d’une ampleur inédite.

Depuis le mois dernier, d’importantes quantités d’hydrocarbures se sont échouées sur plus de 130 plages situées sur la côte Nord-Est du Brésil. D’origine inconnue, ces larges galettes de pétrole ont souillé en quelques semaines plus de 2.000 kilomètres d’espaces naturels particulièrement paradisiaques.

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a procédé au lancement d’une vaste enquête afin de déterminer l’origine de cette pollution au pétrole. La Police fédérale a annoncé la semaine dernière le lancement d’une investigation pour « crime environnemental ».

« Le gouvernement a mis un temps excessif à réagir. Il est fondamental que les responsables soient identifiés et qu’ils paient pour les dégâts, aussi bien environnementaux qu’économiques », estime le biologiste brésilien Mario Moscatelli.

La compagnie pétrolière brésilienne Petrobas a procédé à des analyses dont les résultats prouveraient qu’il ne s’agit pas d’hydrocarbures issus de son activité. La société a cependant accepté de prendre part au nettoyage de ce désastre, qui touche une région particulièrement pauvre et un écosystème fragile.

« L’écosystème du littoral du nord-est du Brésil est très fragile, avec de la mangrove, des calanques rocheuses et des récifs coralliens. Dans la mangrove, un milieu à la biodiversité exceptionnelle, il est pratiquement impossible de retirer le pétrole. Les dégâts pourraient être irréparables et les écosystèmes mettre des années à s’en remettre. C’est aussi un grave problème pour la faune, notamment les tortues, qui ne peuvent pas remonter à la surface », a expliqué Maria Christina Araujo, océanographe à l’Université fédérale de Rio Grande do Norte, aux journalistes de l’AFP.

Ce désastre écologique est doublé d’un désastre économique pour le Nord-Est du Brésil. Il s’agit en effet d’une région fortement dépendante du tourisme : sur place, les commerçants déplorent déjà la désertion des touristes et une baisse de leur niveau de vie.

Quoi qu’il en soit, le ministre brésilien de l’Environnement Ricardo Salles a déclaré que la priorité du gouvernement était d’agir au plus vite pour retirer les galettes de pétrole et approfondir l’enquête pour mettre en lumière les coupables.

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