« Il est normal que les agriculteurs soient en colère si on leur impose des distances et des périmètres du jour au lendemain, car il s’agit d’une véritable mutation, il faut les accompagner, raison pour laquelle nous demandons un vrai plan Marshall pour l’agriculture, avec un budget pour compenser les pertes de rendement et les investissements nécessaires à la sortie des pesticides », a expliqué aux journalistes de l’AFP le secrétaire général d’Agir pour l’Environnement, Jacques Caplat.
Appelant le gouvernement à plus d’ambition pour le secteur agricole français, le délégué de l’association Agir pour l’Environnement n’a pas hésité à citer l’ancien ministre de l’Agriculture Edgar Pisani. Dans les années 60, ce dernier avait en effet réussi à moderniser l’agriculture tricolore en 5 ans.
En ce qui concerne la consultation relative à l’interdiction des pesticides à proximité des habitations, l’association souhaite favoriser l’instauration d’un périmètre de protection « de 150 mètres autour des bâtiments » afin de protéger les riverains des dérives de produits chimiques volatils et dangereux.
Agir pour l’environnement a également plaidé pour une remise à plat de la concertation relative aux zones de non traitement (ZNT). Ces dernières sont les parcelles de terrain où est interdite toute pulvérisation de produit phytosanitaire.
« Cette concertation se trouve entièrement dans les mains de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) ou des chambres d’agriculture dirigées par le syndicat agricole majoritaire. La FNSEA écrit le texte elle-même et ne discute avec personne », déplorent les responsables de l’association.
Pour étayer son argument, Agir pour l’environnement cite par exemple le projet de décret prévoyant que les chartes d’engagement soient rédigées par le syndicat représentatif puis soumises à concertation avec des associations locales de riverains. Or, « les associations de ce type n’existent quasiment pas », souligne l’association.