L’ONU travaille sur la sixième édition de son rapport d’évaluation sur l’évolution du climat. Un travail colossal mené en collaboration avec de nombreux chercheurs et ingénieurs tricolores, issus des équipes du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) ou encore de Météo-France. Le rôle de ces experts est d’élaborer des modèles climatiques destinés à faciliter les prévisions de l’ONU.
Plusieurs scénarios ont été envisagés par ces équipes françaises. Le scénario le plus pessimiste, qui se base sur une croissance économique rapide où les énergies fossiles sont toujours au cœur du mix énergétique mondial, prévoit une hausse de la température mondiale entre 6,5 et 7°C d’ici l’horizon 2100.
Jusqu’à présent, le pire scénario du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat prévoyait une hausse du mercure de 4,8°C par rapport à la période préindustrielle. Le nouveau scénario pessimiste à +7°C serait particulièrement catastrophique pour l’Homme. Il entrainerait en effet une multiplication des événements météorologiques extrêmes.
Selon les climatologues du centre de recherche Météo-France-CNRS, cette hausse s’accompagnerait de sécheresses beaucoup plus longues et étendues qui remettraient fortement en cause les pratiques agricoles françaises. Les feux de forêt risquent également de se multiplier dans les régions où ils ne sont pas fréquents aujourd’hui et des cours d’eau comme la Garonne pourrait être à sec pendant plusieurs mois à partir de 2070.
Dans le cadre du scénario le plus optimiste, basé sur une coopération internationale forte et un développement économique essentiellement durable, les scientifiques français estiment que le réchauffement climatique sera tout juste contenu en dessous de l’objectif des 2°C « au prix d’un dépassement temporaire de l’objectif de 2°C au cours du siècle ».
Ce scénario implique toutefois de réduire drastiquement, et dans les plus brefs délais, les émissions mondiales de gaz à effet de serre. La neutralité carbone devra notamment être atteinte à l’échelle mondiale d’ici l’horizon 2060 et la communauté internationale devra réussir à capter entre 10 à 15 milliards de tonnes de CO2 atmosphérique par an d’ici 2100.
Ces nouvelles prévisions sont particulièrement inquiétantes car elles résultent de technologies plus fiables que lors des précédents travaux. D’autant plus que des études étrangères déjà rendues publiques abondent également dans le sens d’un réchauffement accentué.
« La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend fortement des politiques climatiques qui seront mises en œuvre dès maintenant et tout au long du XXIe siècle », ont tenu à rappeler les auteurs de ces prévisions.