Situé dans l’est de la Bolivie, au cœur de la région du Pantanal, le Parc naturel d’Otuquis est une réserve de quelques 9.000 kilomètres carrés de nature tout aussi luxuriante qu’humide. Reconnue pour son extraordinaire biodiversité, cette zone est désormais chaotique : les flammes ont réduit en cendres plus de 160.000 hectares… et un écosystème dans sa quasi-intégralité.
Le spectacle de désolation est terrible. Des cadavres de mammifères et de reptiles calcinés se disputent une scène composée de troncs calcinés et de terres noircies. Seuls quelques oiseaux volent encore d’un arbre carbonisé à l’autre.
« Tous les animaux que j’ai vus sont morts. Morts, tous, tous. Je suis arrivé comme une personne et je repars comme quelqu’un d’autre », explique Roberto Pais, un vétérinaire bénévole choqué par la vue de ce triste spectacle.
« C’est une catastrophe, nous étions venus il y a quelques jours quand il n’y avait pas les incendies, la nature était vivante. Il y avait des animaux, des plantes. Maintenant, voir que tout ceci est dévasté me procure une grande tristesse, une très grande tristesse », déplore également Humberto Meilino, un volontaire qui est venu proposer son aide aux responsables du parc.
« J’ai deux enfants, une fille de deux ans et un bébé de huit mois, et je ne peux pas concevoir un monde dans lequel ils ne connaîtraient pas la nature, ne profiteraient pas de la rivière, des arbres, des animaux, des plantes. Je l’ai eu et je veux que mes enfants l’aient aussi ».