« Les proportions d’espèces menacées et éteintes régionalement sont un peu plus élevées que dans les régions adjacentes, mettant en évidence l’influence de la métropole sur l’état de la biodiversité, qui tend à s’améliorer à mesure que l’on s’en éloigne », estiment l’Agence régionale de la biodiversité (ARB IdF), en charge de la rédaction de ce rapport.
Selon les listes rouges de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), sur les 1.600 espèces de fougères et de plantes à fleurs de la région Île-de-France, 31% sont aujourd’hui menacées de disparition. La faune est tout aussi fragile : sont en effet menacés 27% des papillons de nuit, 30% des chauves-souris et 39% des oiseaux nicheurs.
Certaines espèces encore abondantes il y a peu de temps ont vu leur population chuter de manière « vertigineuse ». C’est notamment le cas pour de nombreux mammifères telles que la chauve-souris et des oiseaux comme l’hirondelle. À titre d’exemple, il faut savoir que les populations de moineau domestique ont chuté de 73% entre 2004 et 2017.
Le responsable de ce triste constat est facile à identifier : l’Homme, responsable de l’urbanisation, de l’agriculture ou encore du réchauffement climatique.
« Les villes couvrent 22% du territoire de l’Ile-de-France, région la plus artificialisée. Cet étalement urbain, même s’il a ralenti depuis le milieu des années 2000, est l’une des principales menaces pour les habitats naturels. Mais la ville agit aussi comme un filtre pour les espèces les plus vulnérables aux diverses pollutions (eau, air, sols, lumière, bruit…), remplacées par d’autres qui s’adaptent mieux. Au risque d’une uniformisation entre Paris, New York ou Tokyo », estiment les auteurs du rapport.
Les forêts ont longtemps étaient considérées comme des réservoirs de biodiversité. En Île-de-France elles couvrent près d’un quart du territoire. Malheureusement, elles sont également menacées par le développement du réseau routier et les activités agricoles. Résultat, ces espaces verts se divisent et fragmentent les habitats naturels de certains mammifères (mulot, cerf, sanglier…).
« Le portrait n’est pas bon (…) mais il y a toujours de l’espoir. Partout où on a agi pour la restauration de la biodiversité, tant qu’une espèce n’est pas éteinte, elle est susceptible de revenir au galop », a déclaré aux journalistes de l’AFP Bruno Milienne, président de l’ARB IdF. À l’image du castor qui est revenu le long de l’Essonne en 2016.