Meimei et Hehe sont deux jeunes pandas que les visiteurs de la réserve de Shenshuping, située dans la province chinoise du Sichuan, adorent regarder jouer à la balançoire et se rouler dans l’herbe. Mais s’ils ont été baptisés Bonheur (Meimei en chinois) et Harmonie (Hehe) c’est surtout parce que leur naissance symbolise un espoir prometteur pour la survie de leur espèce.
Issus de l’accouplement d’une mère en captivité et d’un père sauvage (vivant en liberté), Meimei et Hehe sont nés il y a un peu plus d’un an dans le sud-ouest de la Chine. S’ils sont au centre d’une certaine attention médiatique c’est parce que leur naissance a été perçue comme une véritable réussite par les scientifiques qui consacrent leur vie à la diversification génétique des pandas, animal symbole de la nature en danger.
La reproduction des pandas est en effet une opération particulièrement délicate. La femelle n’est féconde que quelques jours par an, ce qui représente une contrainte de taille. Mais à cela s’ajoute l’intérêt très limité des mâles pour l’acte d’accouplement.
La naissance de jumeaux pandas est un évènement qui ne réussit donc qu’une fois sur deux. La venue au monde de Meimei et Hehe s’est d’ailleurs avérée « particulièrement difficile » selon Liu Xiaoqiang, un des responsables de la réserve de Hetaoping.
Pour arriver à cette issue heureuse, il a fallu être patient. La mère des futurs jumeaux, élevée en captivité, a en effet été réintroduite temporairement dans la nature afin que son chemin croise celui d’un mâle. Les vétérinaires ont attendu plus d’un mois avant que les deux pandas ne se décident à s’accoupler. Une opération qui s’est d’ailleurs déroulée sans aucune intervention humaine.
« La diversité génétique des pandas en captivité reste assez limitée, il nous faut donc introduire du sang neuf venu de la nature », a expliqué M. Liu aux journalistes de l’AFP.
La réussite de l’accouplement et la naissance des jumeaux est d’autant plus une réussite qu’elle symbolise « un grand pas en avant » pour l’élargissement du bassin génétique des pandas qui vivent en captivité. Mieux, ce succès encourage les chercheurs à réitérer l’expérience et à provoquer d’autres réussites.