Les dernières études estiment à plus de 63 millions le nombre d’animaux qui vivent dans les foyers français. Les poissons sont l’espèce la plus représentée, suivis par les chats, les chiens et les oiseaux. Cet engouement cache malheureusement une autre réalité, bien plus cruelle : la France serait championne d’Europe de l’abandon des animaux.
Selon la dernière campagne de sensibilisation au problème de l’abandon diffusée en juin 2019 par la Fondation 30 millions d’amis, 100.000 animaux sont abandonnés chaque année en France. Avec les contraintes estivales, 60.000 de ces animaux de compagnie sont abandonnés pendant les mois de juin, juillet et août. Ce qui fait de la France le pays d’Europe où cette triste pratique est la plus courante…
« Cet acte choquant n’est pas l’apanage d’une classe sociale ni d’individus particuliers : il concerne malheureusement notre société toute entière », dénoncent d’une seule voix des parlementaires français dans une tribune rendue publique à la fin du mois de juin.
240 députés de tous bords ont en effet publié une tribune dénonçant les abandons d’animaux domestiques le 29 juin dernier, dans les colonnes du Journal du Dimanche. Ce texte, intitulé « Un animal ne se jette pas », vise à attirer l’attention du grand public sur ce phénomène mais également à initier un projet de loi pour lutter contre ce fléau.
« Manifestement, le durcissement pénal de la sanction de l’abandon – deux ans de prison et 30.000 euros d’amende – n’a pas obtenu l’effet escompté », déplorent les signataires de cette tribune.
Pour les parlementaires français, la principale mesure de prévention à l’abandon des animaux est l’identification des chiens et des chats. Ils regrettent cependant son « efficacité relative » car le non-respect de cette mesure n’entraine aucune sanction. Il s’agirait donc d’instaurer de nouvelles mesures, notamment celles en vigueur en Belgique (comme la stérilisation des chats). Est également remise en question la vente d’animaux de compagnie dans les animaleries.
« Les animaux en vente dans des rayons et les facilités de paiement proposées les assimilent à des biens de consommation et génèrent des achats irréfléchis qui favorisent l’abandon », expliquent ces parlementaires qui souhaitent donc déposer une proposition de loi « pour en finir avec les abandons massifs ».