C’est dans la ville de Nicosie, capitale de la République de Chypre, que s’est déroulée le 23 juin dernier une course de voitures solaires à petit budget. Baptisée Cyprus Institute Solar Car Challenge, cette compétition a permis à une dizaine de concurrents de s’affronter sur un parcours de 3 heures en plein cœur des ruelles de la principale cité chypriote avec pour seul carburant autorisé : les rayons d’un soleil particulièrement généreux sur cette île méditerranéenne.
« Je suis la seule fille pilote engagée, je suis fière. Avec ces voitures, on prend l’énergie du soleil et on peut réduire la consommation de pétrole et la pollution de l’air », explique aux journalistes de l’AFP Venetia Chrysostomide, une lycéenne chypriote passionnée d’environnement, de physique et de mathématiques.
L’objectif de la Cyprus Institute Solar Car Challenge est de prouver que l’on peut se déplacer de manière totalement respectueuse de l’environnement, même avec un véhicule qualifié de low-cost. Un message important pour Chypre qui affiche un des taux de motorisation les plus forts de toute l’Union Européenne : selon Eurostat, on ne dénombre pas moins de 595 véhicules pour 1.000 habitants.
Le prototype utilisé pour cette course solaire a été développé par un professeur nommé Tassos Falas qui a notamment utilisé deux VTT, un cadre métallique et quatre panneaux solaires reliés à des batteries. Grâce à son ingéniosité, il a mis au point un véhicule 100% électrique pouvant atteindre 80 km/h pour moins de 5.000 euros.
« Nous voulions que tout le monde puisse participer et nous avons limité le coût des véhicules à 20.000 euros », précise Aristides Bonanos, professeur à l’Institut de recherches Cyprus Institute. Il s’avère au final que la plupart des participants ont conçu leur véhicule avec moins de 8.000 euros.
L’objectif des organisateurs est de faire prendre conscience au public qu’il existe des solutions abordables aux défis environnementaux auxquels la communauté internationale va devoir faire face dans les années à venir. D’autant plus qu’une voiture électrique est une solution particulièrement intéressante pour une île comme Chypre.
« Les distances sont de maximum 150 à 200 km, ce qui est tout à fait dans les capacités des voitures que vous voyez ici avec leurs batteries conventionnelles. D’autant plus qu’à Chypre (…) le soleil brille plus de 320 jours par an, le potentiel est énorme », explique M. Bonanos.
C’est l’école technique d’Avgorou, située dans le sud-est de l’île, qui a remporté le Cyprus Institute Solar Car Challenge grâce aux performances de leur voiture baptisée Hyperion 3. Mais les belles performances de ces prototypes solaires laissent à penser qu’ils pourraient un jour être homologués et participer ainsi à améliorer le bilan carbone du secteur du transport.
« J’irais au lycée en voiture solaire, je la laisserais charger sur le parking puis je rentrerais chez moi sans avoir dépensé un sou en carburant », déclare Tassos Falas.