C’est à partir d’aujourd’hui, lundi 1er juillet, que les véhicules les plus polluants sont persona non grata autour de la capitale française. La Métropole du Grand Paris (MGP) a en effet décidé d’interdire la circulation aux voitures polluantes dans 47 communes du Grand Paris. Il s’agit d’une mesure sans sanction jusqu’en 2021, date à partir de laquelle la MGP envisage d’harmoniser ce dispositif et sanctionner les contrevenants.
« Nous voulons être pragmatiques et pédagogiques, nous ne voulons pas une écologie imposée, mais une écologie acceptée et issue de la concertation », a expliqué Patrick Ollier, président de la MGP, au cours d’une conférence de presse organisée mercredi 26 juin.
Il faut savoir que la pollution automobile est responsable de la mort de plus de 6.600 citoyens chaque année dans le périmètre de la MGP. Pour tenter d’enrayer cette situation il a donc été décidé dans un premier temps d’interdire la circulation des voitures classées Crit’Air 5 ou non classées (c’est-à-dire les véhicules diesel de plus de 18 ans et les essences de plus de 21 ans).
« Environ 30.000 véhicules, sur 5,5 millions d’habitants sont potentiellement concernés », estime M. Ollier.
Mise en place sur la base du volontariat des communes, cette interdiction concerne une Zone dite « à faible émission » qui se trouve à l’intérieur de l’A86 et forme une boucle tout autour de la capitale. Selon les chiffres officiels, 47 communes, sur les 79 que comprend ce périmètre, ont décidé de participer à ce dispositif (soit 74% de la population de la MGP).
« Aucune sanction n’est prévue avant 2021. Il y aura une période de pédagogie, avec des contrôles aléatoires, et ensuite une période de sanction, à partir de 2021, après les élections municipales de mars 2020. On travaille notamment avec l’État pour la mise en place d’une vidéo-verbalisation », a tenu à préciser le président de la MGP.
Selon les chiffres publiés par l’Airparif, la mise en place de cette zone à faible émission permettra de réduire dès la première étape les émissions polluantes avec notamment une baisse de 3% de la concentration de dioxyde d’azote dans l’air.
« Si on attend 2021 pour la verbalisation, c’est aussi parce que je souhaite que l’interdiction au niveau de la Métropole du grand Paris et celle de la ville de Paris soit la même », précise M. Ollier.
Cette mesure de lutte contre la pollution atmosphérique liée au secteur du transport a été votée en novembre dernier. Elle n’est donc pas liée à l’épisode caniculaire que traverse la France et qui provoque une pollution à l’ozone et a entrainé le déclenchement des dispositifs de circulation différenciée dans plusieurs villes tricolores.