Le gouvernement français a-t-il réussi à faire plier les grandes enseignes de la restauration rapide en matière de tri des déchets? C’est en tout cas ce qu’a annoncé le ministère de la Transition Écologique. Au terme d’une longue rencontre avec Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, quinze enseignes de fast food se sont engagées à respecter leurs obligations en matière de tri des déchets. Une démarche qu’ils avaient jusqu’à présent ignorée.
Les géants de la restauration rapide ont décidé de témoigner de leur bonne volonté en matière de respect de l’environnement en s’engageant à adopter des démarches de séparation des déchets selon leur nature. Ils ont pour cela signé le « contrat d’engagement de la restauration rapide pour le tri de leurs déchets » préparé par Brune Poirson en mai dernier.
C’est ce document qui précise l’échéancier de trois ans. Ces grandes enseignes doivent rendre 70% de leurs restaurants opérationnels pour le tri des déchets d’ici la fin de l’année 2019. Ce chiffre montera à 90% fin 2020 puis 100% en décembre 2021.
« L’environnement, la planète, ça n’attend pas : de toute façon c’est une demande très forte des consommateurs. Pour beaucoup de ces entreprises, la réputation est parfois plus importante que la sanction », a estimé Mme Poirson.
Les signataires du contrat d’engagement pour le tri des déchets sont les suivants : McDonald’s, Burger King, Starbucks, KFC, Domino’s Pizza, Subway, Class’Croute, Exki, La Mie Câline, La Croissanterie, Paul, Jour Healthy Groupe, Five Guys, Cojean et Pomme de Pain. Comptant près de 30.000 points de vente en France, ces 15 enseignes servent jusqu’à 6 milliards de repas chaque année.
Ces enseignes se sont engagées à rendre des comptes tous les six mois au gouvernement de l’état d’avancement de la « conversion » de leurs restaurants. Certains établissements qui présentent « des contraintes opérationnelles » disposeront d’un délai supplémentaire. En cas de manquement à leur engagement, elles risquent des amendes et des sanctions pénales.
« [Le gouvernement] ne s’interdit pas d’alourdir les sanctions prévues en cas de non-respect du tri des déchets dans le cadre du projet de loi sur l’Économie circulaire attendu en conseil des ministres cet été », a déclaré Brune Poirson lors d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre.
Depuis juillet 2016, les établissements de restauration ont pour obligation d’effectuer un tri des « cinq flux » (papier, carton, verre, plastique et métaux). Les points de vente qui génèrent plus de 10 tonnes de biodéchets par an, doivent également mettre en place un tri à la source pour les déchets organiques (en salle comme en cuisine).
« Certaines chaînes de fast food s’organisent pour avoir recours à un service de collecte mutualisé entre établissements situés dans un même secteur géographique », a expliqué le ministère.